Mis à part dans une lettre adressée à BHL en 2010, le cinéaste Roman Polanski avait toujours refusé d'évoquer ses déboires judiciaires qui lui valent aujourd'hui de n'être autorisé qu'à circuler en France, en Pologne et en Suisse où il vit aujourd'hui. Le réalisateur a accordé un entretien d'une heure à la télévision suisse TSR : alors que l'interview sera diffusée demain, Le Monde en publie d'ores et déjà de larges extraits.
En septembre 2009, le réalisateur avait été arrêté à son arrivée à Zurich pour un festival de cinéma. Il est alors sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par les Etats-Unis pour une affaire datant de 1977, date à laquelle Roman Polanski a eu des relations sexuelles avec une fille de 13 ans. Même s'il avait purgé une peine de prison à l'époque et que la plaignante avait abandonné ses poursuites, les Etats-Unis lui reprochaient d'avoir quitté le pays. "C'est vrai : il y a 33 ans j'ai plaidé coupable, j'ai exécuté une peine à la prison de droits communs de Chino, pas dans une prison de VIP, qui devait couvrir la totalité de ma condamnation. A ma sortie de prison le juge a changé d'avis et a prétendu que le temps passé à Chino n'était pas l'exécution intégrale de ma condamnation et c'est ce revirement qui a justifié mon départ des Etats Unis" expliquait-il déjà dans sa lettre de 2010.
"Il ne faut pas oublier que je suis allé en prison. J'ai fait ma peine" rappelle aujourd'hui Roman Polanski dans son interview à la TSR. "Cela fait quand même trente-quatre ans. Bien sûr, j'avais des regrets" ajoute-t-il. Concernant la limitation de ses déplacements, il explique : "Je me suis habitué pendant cette année sabbatique (rire). Et puis j'ai beaucoup voyagé dans ma vie. Ce qui compte pour moi, c'est d'être près de ma famille et de ne pas être séparé comme pendant cette année. Ce qui est bon maintenant, c'est que la vie est absolument normale."