"Des choses à vous dire...". Après plus d'un an d'absence, Norman Thavaud a fait son retour sur Youtube ce dimanche 11 août. Dans une vidéo d'un peu plus de 16 minutes , l'ex-vidéaste star, qui compte toujours 11,5 millions d'abonnés sur la plateforme, est revenu sur les accusations de violences sexuelles à son encontre, impliquant plusieurs adolescentes et jeunes femmes, et a dénoncé une "injustice".
Placé en garde à vue en décembre 2022, l'humoriste était visé par une enquête préliminaire pour viols et corruption de mineurs, classée sans suite en octobre 2023, pour infractions "insuffisamment caractérisées (faute de preuves). "Il apparaît ainsi que les consentements n'ont pas été trompés, et que la pression de ne pouvoir revoir le mis en cause ou son insistance ne peuvent suffire à caractériser la contrainte", avait conclu le parquet.
"Je ne suis plus présumé innocent. Je suis innocent", insiste le créateur de vidéos de 37 ans, pointant du doigt les répercussions "cataclysmiques" de ces accusations selon lui "fausses", sur sa vie personnelle et professionnelle. "C'était une situation tellement disproportionnée et injuste que je n'avais plus la force de rien. Le harcèlement, l'acharnement étaient tels que, pour la première fois de ma vie, j'ai envisagé le pire", assure-t-il. "Mon rapport aux rencontres et à la séduction était sûrement parfois inélégant et immature", admet-il ensuite. "J'ai sans doute parfois fait preuve de goujaterie, j'ai également sans doute parfois blessé des gens, involontairement, et ça je le regrette sincèrement. Si mon rapport à la séduction était absolument irréprochable, bien entendu, il n'y aurait eu rien de tout ça", concède-t-il encore.
Comme plusieurs personnalités accusées de violences sexuelles avant lui, Norman Thavaud accuse par ailleurs les médias de l'avoir "immédiatement mis sur le pilori, sans tenir compte de la moindre présomption d'innocence". "Le tribunal populaire s'est emparé d'internet et tous les petits 'haters' ont fait leur taf bien comme il faut : ils ont trouvé un filon bien juteux, on dirait qu'ils se sont acheté une conscience féministe de jour au lendemain", ajoute-t-il, amer. "La libération de la parole des victimes est essentielle mais, pour que ce mouvement soit pérenne, il faut savoir différencier les vraies accusations des accusations mensongères. Ne pas reconnaître cela retire du crédit à la parole des femmes", objecte-t-il encore.
Le youtubeur assure par ailleurs n'avoir "plus de revenus depuis deux ans", alors que sa chaîne a été démonétisée par Youtube en décembre 2023. "Elle est toujours démonétisée", déplore Norman. "Au-delà de l'aspect financier, c'est compliqué parce que les vidéos ne sont plus du tout recommandées, mises en avant, et n'atteignent pas du tout l'audience des abonnés et c'est donc un sacré handicap". "Faire des vidéos ou de la scène, c'est ce que j'aimais le plus au monde, ça me manque terriblement (...) On m'a enlevé l'envie et on m'a enlevé la force (...) Mon image a été tellement salie que refaire du contenu, je ne sais même pas si j'en serai encore capable", conclut-il.
Selon une étude de l'institut des politiques publiques publiée en avril dernier, entre 2012 et 2021, 86% des plaintes pour violences sexuelles ont été classées sans suite, un taux qui atteint 94% pour les viols. Dans plus de la moitié des cas, (57%) les affaires sont classées pour faute de preuves.