RT France compte maintenir son antenne aussi longtemps que possible. En début d'après-midi aujourd'hui, une Assemblée générale, prévue initialement demain, s'est tenue en urgence au sein des locaux parisiens de la chaîne d'information en continu russe. Réunissant les salariés et la direction, cette AG a été convoquée alors que l'Union européenne a annoncé la mise en oeuvre "dès aujourd'hui" de sa décision d'interdire la diffusion des médias russes d'Etat sur le vieux continent. Dans son viseur : Russia Today et Sputnik.
Selon nos informations, la direction de RT France n'a, lors de l'AG, pas acté la fermeture de la chaîne. Tant qu'elle pourra être diffusée, l'antenne sera maintenue, a ainsi indiqué Xenia Fedorova, sa présidente, à ses troupes. Critiquant une nouvelle fois la décision de l'Union européenne de couper le signal de RT France, sa patronne dit aussi vouloir attendre le verdict de l'ARCOM, le gendarme de l'audiovisuel français.
A l'heure de l'écriture de ces lignes, RT France est encore proposée via son site internet, son application (Play Store et App Store), Molotov, Free et Canal+. Dans un tweet à la mi-journée, la plateforme Molotov a indiqué être "dans l'attente d'une décision de l'ARCOM concernant le maintien de l'autorisation de la chaîne RT France".
Contactée ce matin par puremedias.com, Canal+ dit aussi attendre des instructions du gendarme de l'audiovisuel français, qui semble lui-même incertain du rôle exact qu'il doit jouer. Selon Thierry Breton ce matin sur RTL, le régulateur français ne devrait toutefois dans ce dossier n'avoir qu'un rôle de contrôle de la mise en oeuvre du règlement de Bruxelles sanctionnant la chaîne financée par le Kremlin.
Côté réseaux sociaux, Youtube, Facebook, TikTok et Telegram ont depuis hier tous rendu inactifs les comptes de Russia Today en Europe. A l'inverse, la chaîne d'information dispose toujours d'un compte Twitter actif, au grand dam de Cédric O, secrétaire d'Etat chargé de la transition numérique.
Depuis ce matin, RT France continue de proposer toutes les 30 minutes un journal télévisé traitant de la guerre en Ukraine. Elle en profite aussi pour critiquer la décision de la commission européenne d'interdire sa diffusion, relayant en boucle à l'antenne un communiqué de soutien du Syndicat national des journalistes, ainsi que des messages d'anonymes prenant sa défense sur Twitter.