L'affaire, lancée sur les réseaux sociaux, passe dans les mains de la justice. Depuis ce samedi 18 novembre, l'animateur Sébastien Cauet est visé par une plainte pour "viols" déposée au commissariat de Saint-Laurent-sur-Saône dans l'Ain, a révélé "L'Obs" ce mardi 21 novembre. Le journal publie ce jour, une enquête compilant plusieurs témoignages de victimes présumées de cette voix emblématique de la radio NRJ. Deux viols sont concernés par cette plainte dont l'un commis alors que la victime présumée avait 16 ans. La jeune femme à l'origine de cette plainte a déjà témoigné sous le pseudo de "julieonair" à plusieurs reprises sur X, le nouveau nom de Twitter.
Désormais secrétaire médicale, la victime a été entendue par les gendarmes les 18 et 20 novembre. Le premier viol évoqué par la présumée victime remonterait à 2014 à Genève. Sébastien Cauet l'aurait fait venir dans sa chambre afin d'écouter une maquette que lui avait apportée la jeune femme fan de radio, alors âgée de 16 ans. "Il s'est assis à côté de moi, il a enlevé le bouton de son pantalon et l'a baissé légèrement de quelques centimètres en sortant son sexe (...). Il m'a dit ensuite que je devais le faire si je voulais réussir (...) dans ce monde-là, ça marchait comme ça. Je me suis sentie dans l'impasse (...) Je me suis baissée et j'ai fait une fellation qui a duré quelques secondes", raconte la plaignante à l'hebdomadaire. L'animateur radio lui aurait ensuite intimé de ne rien dire via la messagerie en ligne Snapchat.
Elle raconte être ensuite restée en contact avec l'animateur et évoque une "pression sexuelle récurrente" attestée par des échanges via messagerie qu'elle a conservé et dont certains ont déjà été rendus publics sur X. Le deuxième viol dont la jeune femme fait état daterait de 2022. Sébastien Cauet l'aurait à nouveau forcée à lui faire une fellation dans un parking. Elle a raconté à la police vivre un "mal-être permanent", être sous antidépresseurs et avoir fait deux tentatives de suicide. Elle explique encore avoir décidé de déposer plainte en raison des témoignages qui ont émergé ces dernières semaines sur les réseaux sociaux contre l'animateur de 51 ans.
Face aux accusations persistantes de la jeune femme sur les réseaux sociaux, Sébastien Cauet a déposé plainte pour "harcèlement moral commis par l'utilisation d'un service de communication au public en ligne", ce mercredi 15 novembre 2023, au commissariat de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). À la suite du dépôt de plainte de l'ancien animateur de "La méthode Cauet" sur TF1, une enquête a été ouverte par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne.
Les premières accusations visant Sébastien Cauet ont été identifiées le vendredi 13 octobre 2023, avait rappelé Franceinfo. Deux captures d'écran, non authentifiées et postées par un compte X (nouveau nom de Twitter) sous pseudonyme, sont présentées comme étant le reflet de ces propositions sexuelles supposément formulées par l'animateur sur Whatsapp il y a plusieurs années.
Un mois plus tard, le mardi 14 novembre 2023, ces mêmes captures d'écran ont été relayées par un autre compte X, dont la titulaire, désormais majeure, se décrit comme étant la destinataire de ces messages. "Je n'oublie pas nos échanges, ce que tu m'as dit. Peut-être que j'ai loupé quelque chose, que je croyais sincèrement étant jeune que tu étais quelqu'un de bien. Mais tout cela est terminé. J'arrête là, je ne veux pas que d'autres soit victimes des tes pulsions", a-t-elle écrit en relayant les captures. Depuis, plusieurs témoignages, anonymes la plupart du temps, ont donné du crédit à sa version.
L'article de "L'Obs" remet un coup d'accélérateur à l'affaire autour de l'animateur star de NRJ puisque les témoignages de six autres jeunes femmes sont détaillés, ainsi que celui d'un ancien collaborateur de Cauet. Certains remontent aux années 1990. Ils font tous l'état d'une ambiance "hypersexualisée" dans l'équipe de l'animateur et au sein de sa société de production, Be Aware. Certains témoignages évoquent des "blagues de cul" incessantes et dénoncent l'attitude "tactile" doublée des questions "malaisantes" de l'animateur.