

Le week-end n'a pas dû être de tout repos pour Sexion d'Assaut et leur équipe. Vendredi, trois mois après sa publication dans un magazine de hip-hop, une interview du groupe passée inaperçue a émergé sur Twitter et enflammé la blogosphère et les médias. Le groupe y explique être à 100% homophobe et évoque un « phénomène de mode », une « déviance » qui n'est « pas tolérable » (en savoir plus).
Dans les heures qui ont suivi, des milliers de messages, soutenant ou condamnant le groupe, ont été postés sur leur page Facebook, qui compte toujours plus de 1,3 million de fans. Mais ni le groupe ni sa maison de disques ne se sont exprimés, Sony Music annonçant simplement un communiqué à venir. Mais hier, c'est dans Le Monde que le rappeur Lefa, membre du groupe, s'est exprimé. Il se dit désolé d'avoir tenu de tels propos, et s'en avoue seul responsable.
« C'est moi, et moi seul, qui ai tenu ces propos, et non le groupe. Je les assume, et je le regrette sincèrement. Je ne connaissais pas le sens du mot homophobe. Depuis je suis allé regarder dans le dictionnaire, et je suis choqué par le mot que j'ai employé. » Lefa persiste en revanche sur son incompréhension de l'homosexualité. « Pour moi qui ai grandi dans cette culture de la rue, l'homosexualité est loin de nos pratiques. On ne la comprend pas. On vient d'un milieu où il n'y en a pas », dit-il.
Reste à voir si ce mea culpa convaincra et suffira à faire oublier cette sortie que beaucoup jugent impardonnable. Plusieurs appels au boycott ont déjà été lancés, ainsi que des appels à des opérations d'étiquetage de leurs disques dans les grandes surfaces. En attendant, le groupe poursuit sa tournée française, et devrait même passer par Bercy en mai prochain.