Après avoir limogé son patron Frank Esser, SFR passe à la vitesse supérieure pour affronter la tornade Free Mobile. Le deuxième opérateur français s'apprête à déployer "une série de mesures d'urgence pour réduire ses coûts", annonce l'agence Reuters qui s'est procuré un document interne à l'opérateur. Une réorganisation "en profondeur" de l'entreprise qui intervient après la perte de 200.000 clients au profit de Free Mobile et un recul attendu de l'Ebitda de 12 à 15% cette année. SFR compte donc serrer ses coûts ou les diminuer "avec le gel ou l'arrêt de certains projets, des gels de recrutements en contrat à durée indéterminée, des non-renouvellements de contrats à durée déterminée ainsi que des arrêts de contrats d'intérim ou de prestataires."
Sur le plan social, ce plan pourrait se traduire concrètement par la suppression de 1.500 emplois selon les syndicats, qui avancent des CDD non renouvelés, des intérimaires non reconduits ou l'arrêt de contrats avec certains prestataires. Ce n'est pas la première fois que les opérateurs concurrents à Free mobile projettent de supprimer des postes ou de réorganiser leur entreprise. Même avant l'arrivée de la filiale d'Iliad sur ce marché, SFR, Orange et Bougues Télécom avaient mis en garde le gouvernement sur un possible appauvrissement du secteur. Pour la première fois, l'un d'eux semble vouloir mettre ses menaces à exécution. Et les syndicats craignent déjà que l'arrivée tonitruante de Free Mobile serve de prétexte pour de vastes plans de licenciements.