"C'est normal", pour Sibeth Ndiaye. Invitée ce matin au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, la porte-parole du gouvernement est revenue sur l'affaire des journalistes convoqués par la DGSI. En effet, "Le Monde" a révélé hier que sa reporter Ariane Chemin sera convoquée par la Direction générale de la sécurité intérieure le 29 mai prochain. Dans "Quotidien", Valentine Oberti a confié également hier soir avoir été entendue par les policiers des services secrets français en février dernier. Au total, selon les informations révélées à ce jour, huit journalistes ont été ou vont être reçus par la DGSI au sujet de certaines de leurs enquêtes. Selon l'AFP, Louis Dreyfus, président du directoire du "Monde", sera aussi entendu prochainement par la DGSI.
Tout d'abord, Sibeth Ndiaye a assuré qu'il ne s'agissait pas d'intimidations contre les journalistes : "Ariane Chemin est une grande journaliste pour qui j'ai, à titre personnel, beaucoup d'admiration. Elle est une femme qui a eu un parcours journalistique professionnel remarquable. Je suis très profondément attachée à la liberté d'informer". Toutefois, elle a souligné que "les journalistes étaient des justiciables comme les autres". Elle explique qu'en France, "il y a un certain nombre d'obligations qui pèsent sur tous les citoyens", comme le fait "de ne pas dévoiler l'identité d'un agent qui appartient aux forces spéciales".
Dans l'un de ses articles publiés dans "Le Monde", Ariane Chemin avait révélé qu'un sous-officier de l'armée de l'air, Chokri Wakrim, compagnon de l'ex-chef de la sécurité de Matignon, était engagé dans un contrat de protection rapprochée avec un homme d'affaires russe. "Cet article a conduit à une plainte d'une personne, manifestement un agent des services extérieurs, dépendant du ministère de l'Intérieur. Cette plainte a été instruite par le parquet et elle donne lieu à des auditions. Il est normal en tant que justiciable qu'Ariane Chemin soit entendue dans cette affaire", a déclaré Sibeth Ndiaye.
Interrogée sur la multiplication des convocations de journalistes par la DGSI, la porte-parole du gouvernement a répondu : "Il est normal qu'un état protège un certain nombre de données qui sont nécessaires à des activités, notamment des activités de défense extérieure et des activités militaires". "Il est normal que l'état français s'interroge sur le fait qu'il puisse y avoir des fuites en son sein. Aujourd'hui, c'est envers des journalistes. Demain, est-ce que ce ne sera pas envers une puissance étrangère ? Il faut qu'on soit capable d'aller chercher les choses", a conclu Sibeth Ndiaye. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.