Plusieurs journalistes convoqués. Hier, dans son édito au "Monde", Luc Bronner a révélé que sa journaliste Ariane Chemin sera convoquée le 29 mai prochain par la Direction générale de la sécurité intérieur dans le cadre d'une enquête liée aux articles sur les affaires Benalla. Le directeur de la rédaction a dénoncé cette convocation et a souligné que le journal maintenait ses informations. Mi-mai, trois journalistes du média en ligne "Disclose" et un journaliste de Radio France ont également été convoqués par les services secrets français après avoir enquêté sur l'exportation d'armes françaises utilisées au Yémen.
Hier soir, dans "Quotidien" sur TMC, Valentine Oberti a révélé aux téléspectateurs avoir été convoquée en février dernier par les policiers de la sécurité intérieure pour une enquête sur les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite et aux Emirats Arabes Unis. "Pendant mon enquête, j'ai été en contact avec des sources pour plein de sujets. Avec ces sources, on échange, on discute. Ces sources m'ont donné des infos sensibles", a expliqué la journaliste, ajoutant : "J'ai voulu confronter la ministre des Armées à ces informations le 23 novembre dernier à Paris. Mais la ministre Florence Parly a esquivé nos questions."
Selon la reporter, les services de la ministres "ont préféré enclencher immédiatement une procédure judiciaire". "Une procédure qu'on pourrait qualifier d'intimidation", a-t-elle précisé. "J'ai été convoquée très professionnellement pour 'compromission du secret de la défense nationale'. J'ai été interrogée par deux personnes et convoquée en audition libre, ce qui m'a permis d'être assistée d'une avocate", a poursuivi Valentine Oberti. La convocation a duré moins d'une heure car la journaliste avait refusé de répondre aux questions. "Un journaliste ne dévoile jamais ses sources. C'est pour ça qu'elles nous parlent. Parce qu'on les protège", a-t-elle souligné.
"Cette enquête diligentée par la section antiterrorisme du parquet a clairement un objectif : trouver ces sources. Ce que nous ne permettrons pas", a assuré Valentine Oberti, révélant également que son ingénieur du son et sa JRI ont aussi été convoqués par la DGSI. "Et ce soir, c'est le journaliste Michel Despratx qui a appris sa convocation. (...) Il est convoqué comme simple témoin. Ce qui ne permet pas d'être assisté d'un avocat, ni de garder le silence pour sa défense. Si on fait le compte, à notre connaissance, huit journalistes ont été convoqués et interrogés en quatre mois. Ca voudrait dire qu'il y a des sujets sur lesquels on ne peut pas enquêter", a enchaîné la journaliste. Et de conclure : "Si ces sujets sont d'intérêt général, ils méritent qu'on travaille dessus". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.