L'homosexualité est un thème à la mode au cinéma, comme en témoigne le récent I Love You Phillip Morris. A Single Man s'affiche comme son contrepoint, présentant un homme homosexuel sérieux, professeur d'université, au look et aux manières tout à fait irréprochables. Tout en beauté feutrée et en sobriété, le film de Tom Ford se penche sur la question du deuil d'un être aimé et sur le suicide, se contentant de survoler ces thèmes sans y apporter de réponse satisfaisante.
Son rythme lent et ses dialogues posés n'imitent pas la vie mais la font voir au ralenti, comme Marcel Proust qui expliquait qu'il ne pouvait vivre sa vie qu'après coup, dans la chambre noire où se développent les souvenirs. Le film donne donc le temps de s'arrêter pour rêver et méditer sans but avec ses images récurrentes d'homme qui se noie, révélatrices mais floues.
« Nous sommes invisibles » dit son compagnon, une phrase qui donnera le ton à tout le film : nous ne pourrons pas voir l'essentiel. Cet homme apparemment aimé et respecté veut se suicider, et longtemps, on s'interroge sur ses raisons. A Single Man ne juge pas, il présente des faits et suit la vie de cet homme de l'intérieur, avec de nombreux flash-backs poétiques sur son passé et des scènes-clés, que l'on ne peut pas toujours saisir, mais en général assez simples pour permettre de suivre l'intrigue très classique deuil-que-l'on-veut-résoudre-par-le-suicide-solution-facile. L'intérêt de cette sorte d'anti-aventure est donc de nous montrer un homosexuel normal, presque aussi ennuyant que le Serious Man des frères Coen, qui vivait, lui aussi, dans les années 1960.
On retrouve donc un Colin Firth apaisé, mature, plus proche du père de famille d'Un été italien que de son rôle de mec à obtenir à tout prix dans Le journal de Bridget Jones. Vient ensuite Julianne Moore en femme au foyer hystérique, dépressive, fragile, un peu niaise et trop théâtrale, avec ses remarques caricaturales sur la condition féminine des années 50 et 60.
Les femmes qu'on voit sont d'ailleurs belles, artificielles, bien maquillées, lumineuses (comme Ginnifer Goodwin, remarquée dans Ce que pensent les hommes), mais irréelles. L'œuvre a des tons déprimants comme Les noces rebelles et parle de la vie qui n'est plus une vie quand elle ne bouge plus. A Single Man traite du suicide d'une façon pragmatique. La solitude, l'intimité, la paix brisée et la nostalgie apparaissent dans toute leur simplicité.
Cinéma
A Single Man : Sobre et poétique drame homosexuel sur le suicide
Publié le 4 mars 2010 à 19:04
Cette oeuvre trop simple, trop lente, montre un Colin Firth mature dans un rôle d’homo qui contraste avec les portraits d’excentriques vus récemment. Les sujets du deuil, du suicide et du sentiment de malheur sont abordés sans gêne et sans juger.
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