Séance de mea culpa tôt ce matin sur France Inter. Dans son billet quotidien diffusé dans le "5-7" d'Éric Delvaux, Sonia Devillers avait décidé de revenir sur son interview de Yann Barthès jeudi dans sa propre émission, "L'instant M", programmée chaque jour à 9h40 sur France Inter.
"J'ai été sauvagement intimidée", a-t-elle d'entrée de jeu expliqué à propos de cet entretien. "Je croyais voir débarquer l'animateur triomphant du 'Petit Journal' de Canal, gonflé aux stéroïdes du succès, dopé à l'hélium d'un humour très décontract'. Et j'ai vu arriver un garçon frêle, baskets et sac à dos à palmiers, tremblant, terrassé à l'idée d'être interviewé. Bref, les questions ressemblaient à des attaques, les réponses à une défense bunkerisée. Comment vous dire Eric (Delvaux, ndlr) ? Ca a complètement foiré ! J'ai tout raté !", a estimé Sonia Devillers.
La journaliste du service public est ensuite plus précisément revenue sur une question posée ce jour-là à l'animateur de TMC pour savoir si son 'Petit Journal' sur Canal+ avait été une "émission de gauche". "Il s'est raidi, me disant qu'on lui en avait déjà fait 'le reproche'", a-t-elle raconté à propos de son invité de jeudi dernier. "Mais, faire une émission de gauche, Yann Barthès, ce n'était pas un reproche !", a-t-elle tenu à préciser.
Avant de rendre hommage à Yann Barthès : "Dans les derniers mois de son existence, votre 'Petit Journal' a traqué des promesses non tenues, pointé les tentations extrémistes, défendu haut et fort le droit des minorités partout dans le monde".
Revenant sur les récents propos de Nicolas Sarkozy fustigeant les "bien-pensants", Sonia Devillers a conclu, toujours sur 'Le Petit Journal' : "Face à la montée d'un camp réactionnaire et à la banalisation d'un discours hyper droitier, on peut être fier de bien penser. J'irai même plus loin. Face au déchaînement néo-libéral de certaines chaines d'info, face à la dérive de certains talk-shows qui piétinent les livres et la culture sous prétexte qu'ils seraient l'apanage de l'élite, on peut être fier de faire de la bonne télé. De la télé qui fait rire et réfléchir, qui rend hommage à tout ce qui nous fait danser et penser. Les deux ne doivent pas s'annihiler, sinon attention, danger", a-t-elle estimé. puremedias.com vous propose de réécouter un extrait de sa chronique, à retrouver en intégralité ici.