La réponse du berger à la bergère. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel adresse ce mercredi une réponse à Vincent Chriqui, directeur de campagne de François Fillon, qui avait saisi le régulateur, l'accusant d'avoir "établi une discrimination inacceptable entre M. Fillon et les autres candidats à l'élection présidentielle". En effet, le maire LR avait protesté contre la limitation du temps d'antenne du candidat de la droite, perturbé par les affaires, après que le CSA avait estimé que le temps de parole de François Fillon était "anormalement élevé".
"Contrairement à ce que vous affirmez, les interventions dans les médias audiovisuels des personnalités de la droite et du centre qui se sont dissociées, temporairement ou définitivement, de la candidature de M. Fillon n'ont pas été décomptées au titre de cette candidature", démarre le communiqué du Conseil des Sages, précisant qu'elles "ont toutes été neutralisées", tout comme "l'ensemble des séquences explicitement défavorables". Sur ce premier point, le CSA conclut que le bilan des temps d'antenne de François Fillon n'a pas "été entaché d'un biais méthodologique discriminatoire."
Ensuite, le gendarme de la télévision et de la radio observe que le député de Paris a bénéficié du 8 mars jusqu'au 20 mars, fin de la première période d'équité, "de nombreuses invitations ou retransmissions sur les antennes", dans le cadre desquelles "il lui a été loisible de développer les éléments de son programme dans des conditions équitables". De plus, le régulateur des médias a interrogé "les responsables des radios et des télévisions qui n'ont fait part d'aucune annulation d'invitation, ni de refus d'intervention sollicitée par François Fillon ou son équipe", qui auraient été la conséquence du communiqué du CSA sur le temps de parole du candidat "anormalement élevé".
"Enfin, s'agissant de la notion de 'circonstances exceptionnelles' dont vous vous étonnez qu'elle n'ait pas été invoquée concernant M. Fillon, le Conseil vous précise qu'elle renvoie, dans son esprit, à des événements dramatiques extérieurs à la campagne électorale (...) susceptibles d'en bouleverser le cours", poursuit le communiqué signé par la plume d'Olivier Schrameck, prenant en exemple l'attaque de Mohamed Merah en 2012 à Montauban et à Toulouse. Il termine : "Il ne lui est pas apparu que la procédure judiciaire concernant M. Fillon justifiait d'être prise en compte en ces termes."