Les foyers de tensions entre TF1 et Canal+ sont décidément nombreux. Selon une information révélée par nos confrères de "BFM Business" et confirmée par TF1, le groupe dirigé par Gilles Pélisson a déposé un recours devant le Conseil d'État pour contester l'allègement des obligations incombant à Canal+, C8 et CStar. Le groupe TF1 rejoint ainsi un front déjà constitué de France Télévisions et M6, qui ont également déposé un recours à ce sujet devant le Conseil d'État.
Pour rappel, en juin dernier, l'autorité de la concurrence avait considérablement allégé les obligations pesant sur le groupe Canal+ depuis le rachat de TPS en 2006. Dans une décision en forme de compromis, il avait ainsi été considéré que, face aux velléités de SFR et à la montée en puissance de Netflix et Amazon, la position dominante de Canal+ était certes "centrale" mais affaiblie. Concernant C8 et CStar, qui s'étaient vu imposer de lourdes restrictions à leur rachat par Canal+ en 2014, le gendarme avait notamment permis aux deux chaînes de bénéficier librement des droits sportifs acquis par la maison mère ou encore d'avoir un meilleur accès aux films de catalogue de StudioCanal, la filiale de production du groupe.
Comme le rappellent nos confrères de "BFM Business", TF1, M6 et France Télévisions ne font en fait que contre-attaquer le groupe Canal+. En 2013, la chaîne cryptée avait porté plainte devant l'Autorité de la concurrence contre les trois groupes, les accusant à l'époque de s'entendre pour verrouiller l'accès aux droits de diffusion des films français et empêcher D8 et D17, devenues depuis C8 et CStar, d'y accéder librement.
Par ailleurs, cet automne, Canal+ avait également contesté devant le Conseil d'État l'allègement des obligations imposées à TF1 et M6. Cet été, le CSA avait notamment assoupli les conventions des deux chaînes privées, permettant notamment à TF1 d'introduire une page de publicité dans ses journaux télévisés et abaissant les obligations incombant à M6 en matière de musique. Canal+ avait par ailleurs réclamé, en vain, que les conventions de TF1 et M6 comportent une interdiction du principe de rémunération de la distribution. Un point sur lequel la filiale de Vivendi se montre intransigeante dans ses négociations tendues avec TF1.