Nicolas de Tavernost sort les griffes. Selon une information révélée par nos confrères de "BFM Business", le groupe M6 vient de déposer deux recours devant le Conseil d'État. D'une part, la Six conteste l'allègement des obligations imposées à Canal+ et d'autre part celles qui pesaient sur C8 et CStar, les chaînes gratuites du groupe dirigé par Vincent Bolloré. Deux décisions prises par l'autorité de la concurrence en juin 2017 et qui font sans surprise l'objet d'un contentieux.
Concernant Canal+, le gendarme de la concurrence avait considérablement allégé les obligations du groupe depuis le rachat de TPS en 2006. Dans une décision en forme de compromis, il avait ainsi été considéré que, face aux velléités de SFR et à la montée en puissance de Netflix et Amazon, la position dominante de Canal+ était certes "centrale" mais affaiblie. Un avis qui n'est pas partagé par le groupe M6 qui estime, selon "BFM Business", que le gendarme de la concurrence a commis une "erreur d'appréciation".
L'autre recours déposé par le groupe de Nicolas de Tavernost concerne l'allègement des obligations qui incombaient à C8 et CStar depuis leur rachat par Canal+ en 2012. C'est notamment cette inflexion du gendarme qui permet désormais aux deux chaînes de bénéficier librement des droits sportifs acquis par la maison mère - c'est par exemple le cas du match Espagne/Argentine qui sera diffusé le 27 mars prochain - ou encore d'avoir un meilleur accès aux films de catalogue de StudioCanal, la filiale de production du groupe.
Là encore, le groupe M6 estime que l'autorité de la concurrence a été trop clémente avec Canal+, arguant que, grâce à leur appartenance au groupe Canal+, C8 et CStar peuvent acheter des programmes dans des conditions préférentielles. Un point qui est cette fois partagé par France Télévisions qui avait également déposé en novembre dernier un recours contre l'assouplissement des obligations de C8 et CStar. Des recours attendus par le secteur sur lequel le Conseil d'État devra se pencher dans les prochains mois.