Thierry Ardisson P2 : "Je ne suis pas candidat à la succession de Michel Denisot au Grand Journal"
Publié le 2 novembre 2011 à 12:15
Par Prune P.
De "Tout le monde en parle" sur France 2, il a rejoint Canal+ avec "Salut les terriens" chaque samedi. Après quelques débuts difficiles, l'homme en noir s'est il habitué au privé ? Réponses dans la deuxième partie de notre grand entretien.
Thierry Ardisson. Thierry Ardisson.© Canal +
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De "Tout le monde en parle" sur France 2, Thierry Ardisson a rejoint Canal + avec "Salut les terriens" chaque samedi. Après quelques débuts difficiles, l'homme en noir s'est il habitué au privé ? Réponses dans la deuxième partie de notre grand entretien (la P1 avec Thierry Ardisson, ses années à Paris Première).

Propos recueillis par Julien Lalande et Julien Bellver

Passons aux Années Canal+. Le Thierry Ardisson de "Salut les terriens" semble s'être assagi. Vous vous êtes "druckerisé" ?

Thierry Ardisson : L'autre jour, j'avais justement Michel Drucker dans mon émission. Je lui disais "Moi je me druckerise, toi tu t'ardissonises !" parce qu'il a quand même parlé de piercing des tétons et de ligne de coke ! Plus sérieusement, j'ai évolué, j'ai mûri, c'est sûr, comme tout le monde. Ceci étant, l'émission reste très impertinente et il ne faut pas oublier que c'est de l'access. Il faut faire attention à cette heure-là, il y a toute la famille devant la télévision. Peut-être qu'à 23 heures, je m'autoriserais plus de choses. "Salut les Terriens" m'a permis de faire de l'actualité politique, un genre qui me passionne, et des vannes. Comme je n'avais plus Baffie, j'ai pris des auteurs. Mais ce n'est pas tout d'avoir des auteurs, encore faut-il savoir vendre les vannes, ce que je ne savais pas faire : je ne suis pas comédien ! Mais j'ai appris, j'ai encore progressé. Canal, ça n'a pas été une retraite dorée, je travaille beaucoup !

"J'aime le choc des mondes. Le hertzien doit être une agora, un forum"

Alors que l'émission connaît un beau succès depuis quelques mois (1,6 million de téléspectateurs il y a deux semaines), les premières années de "Salut les Terriens !" ont été compliquées. Qu'est-ce qui n'allait pas ?

C'est vrai que les deux premières années, on a galéré. Il y avait trop de fun et pas assez de fond. On était en access, tout le monde se croyait obligé de faire de la gaudriole alors que ce que les gens aiment chez moi, c'est le mélange de fun et de fond. Donc on a rajouté du fond à partir de la troisième saison et ça a marché !

Le mélange de genres, c'est la marque de fabrique Ardisson ?

Oui, j'adore ça. J'aime beaucoup le choc des mondes. Je pense que la télé, c'est un lieu de rencontres. Si le hertzien n'est plus un lieu de rencontres, ça ne sert plus à rien parce qu'après les gens ont les chaînes du câble et du satellite ou même internet. Le hertzien, ça doit être une agora, un forum.

"Il faut rendre la culture spectaculaire et désirable"

Vous pensez toujours que pour vendre des livres à la télévision, il faut mettre une bimbo entre deux écrivains ?

Oui. On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre. Si tu veux que les gens s'intéressent à Michel Houellebecq, il faut que ça soit fun avant, fun après, et que les téléspectateurs se disent "Bon, je vais me taper Houellebecq mais après ça va redevenir marran ". La culture, ce n'est pas quelque chose de naturel, il faut faire un petit effort pour s'y intéresser. Après, tu as des gens, comme Guillaume Durand à l'époque de "Campus" ou Elisabeth Tchoungui aujourd'hui, qui veulent faire de la culture pure et dure. Mais si c'est pour faire 5% de parts de marché, ça ne sert à rien. Je pense que le boulot d'un producteur du Service public, c'est de rendre la culture spectaculaire, désirable. Si on reste entre cultureux, ça n'a aucun intérêt.

La semaine dernière, nous avons écrit que vous alliez retrouver votre jeu "Happy Hour" pour les fêtes de fin d'année, du lundi au vendredi à 19h. C'est le cas ?

Oui ! Je suis content du retour de "Happy Hour". Je vais essayer d'être bon ! C'est un gameshow un peu à la "Burger Quiz". La mécanique du jeu était un peu chiante, on va la revisiter.

Je crois savoir que vous vouliez que Laurent Baffie soit de la partie mais que finalement ça ne se fera pas...

Oui, j'ai évoqué chez Canal la présence de Baffie dans l'émission. Je me disais qu'après six ans, il y avait prescription. Mais, comment dire... ils sont snobs chez Canal+ ! (rires)

Avec l'évolution de votre image, on se dit que vous pourriez être tout à fait légitime pour succéder, un jour, à Michel Denisot au "Grand journal"...

Non, jamais. Je l'ai dit dès mon arrivée à Canal+ au producteur du "Grand Journal". Je ne suis pas candidat. Je suis très heureux là où je suis, je suis très libre. Et puis, je ne veux pas travailler tous les jours à la télévision parce que j'ai d'autres activités, comme le cinéma. Je ne suis pas frustré, on m'a proposé le magazine culturel de France 2 par exemple, j'ai décliné. Et puis, Canal me propose d'autres émissions sur ses chaînes, comme "Tout le monde en parlé" sur Jimmy, que j'adore. En plus, avec leur investissement dans le gratuit, Canal, c'est un groupe d'avenir.

"Je prépare un film sur les coulisses de la télé qui devrait s'appeler Talk Show"

Justement, Canal+ a racheté Direct 8 et Direct Star et va peut-être lancer une autre chaîne sur la TNT gratuite en 2012, Canal 20. Est-ce que ça vous intéresse d'aller sur ce terrain ? Est-ce qu'on vous a demandé de réfléchir à des cases ?

Pas encore, mais ça va venir. Par exemple, on m'a dit que "Tout le monde en a parlé" ça marcherait bien sur la TNT. Je crois qu'ils ont raison parce que quand tu as Douchka, Patrick Hernandez ou Gérard Majax, c'est tout à fait TNT. La deuxième chose, c'est que j'ai l'expérience de la télévision gratuite.

Vous vous intéressez également depuis quelques années au cinéma. Sur quoi travaillez-vous ?

J'ai développé cinq projets en parallèle. Le tournage du premier film va débuter en janvier. Ca s'appelle "Max" et ça raconte l'histoire d'une gamine qui voit son papa tout seul et qui, pour Noël, ramène une fille à la maison, sauf que c'est une pute ! Le père, JoeyStarr, la femme, Mathilde Seigner et la petite fille vont découvrir qu'ils forment une vraie famille ! C'est un conte de Noël qui raconte un miracle !

Quels sont les quatre autres projets ?

Il y a un film sur le Festival de Cannes écrit par Danièle Thompson, Christopher Thompson et Thierry Kliffa et qui sera réalisé par Christopher. Il n'y a jamais eu en France de film sur le Festival de Cannes. Ensuite, il y a un film qui se passe dans le Midi, très Pagnol, et un autre sur la télé et que je vais réaliser. Ca s'appellera "Talk Show". Il n'y a jamais eu en France de film sur la télévision.

Qui pourrait incarner l'animateur vedette de télévision au cinéma ?

C'est très dur, c'est le gros problème du film, je ne trouve pas.

Vous ?

C'est ce qu'on me dit ! Mais non. Je ne suis pas comédien.

> Rendez-vous dès 15h15 sur puremedias.com pour la P3 de notre entretien consacrée à son avis sur le PAF. Si vous l'avez ratée, la première partie de l'entretien : ses années Paris Première.

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