Le réseau social met fin à la publicité politique. Hier soir, Jack Dorsey a annoncé via une série de tweets que Twitter n'acceptera plus aucune publicité à caractère politique où que ce soit dans le monde. "Nous pensons que la portée d'un message politique doit se mériter, pas s'acheter", a déclaré le PDG du réseau. Il explique notamment qu'un message politique gagne en audience grâce à des abonnements à un compte ou des retweets. "Payer pour avoir de l'audience supprime ce choix et impose aux gens des messages politiques parfaitement optimisés et ciblés", ajoute le co-fondateur de Twitter, estimant que "cette décision ne doit pas être polluée par l'argent".
Cette annonce de Twitter contraste avec la politique de Facebook, dont le PDG Mark Zuckerberg a récemment défendu les messages politiques sur son réseau, y compris s'ils mentionnaient des mensonges ou des fausses informations, et ce au nom de la liberté d'expression. Ce à quoi Jack Dorsey a répondu hier : "Pour nous, ce n'est pas crédible de dire : 'Nous travaillons dur pour empêcher les gens de contourner les règles de nos systèmes et diffuser des informations fausses, mais si quelqu'un nous paye pour viser et forcer les gens à voir leur publicité politique... Alors ils peuvent dire ce qu'ils veulent'."
"Les publicités politiques représentent un tout nouveau défi au discours public", poursuit Jack Dorsey, qui estime que les nouvelles technologies modifient la perception des messages politiques. Il cite notamment l'intelligence artificielle permettant de rendre l'impact des messages plus efficace, les "deep fakes" qui créent des photos ou des vidéos truquées hyper-réalistes, et le micro-ciblage qui permet de toucher les gens qu'il faut. "Le tout de plus en plus rapidement, de manière plus sophistiquée et à des volumes ingérables", précise le PDG de Twitter.