Depuis ce matin, journaux et radios ne parlent que de ça. La publication par l'Ifop pour Europe 1, Paris Match et Public Sénat d'un sondage plaçant pour la première fois Nicolas Sarkozy en tête au premier tour (28,5%) devant François Hollande (27%). Le fameux "croisement des courbes" tant attendu par le camp présidentiel depuis plusieurs semaines. Ce sondage amorcerait une dynamique à droite, un effritement de Marine Le Pen et une poussée de Jean-Luc Mélenchon, affirme l'Ifop.
Mais un nouveau sondage TNS pour i-Télé et Le Nouvel Obs réalisé le 12 mars - soit après le meeting de Villepinte - dit exactement l'inverse : François Hollande est toujours à un haut niveau au premier tour (30%, stable), Nicolas Sarkozy baisse à 26% (-2 points), Marine Le Pen à 16 (-1), François Bayrou à 11,5 (+1) et Jean-Luc Mélenchon à 10 (+0,5). Au second tour, le candidat socialiste l'emporte largement (58 %, +1) sur le candidat sortant (42%, -1).
En 2007 à la même date et selon le même institut, Ségolène Royal rassemblait 25,9% des intentions de vote contre 31,2% pour Nicolas Sarkozy. Patrick Buisson, actuel conseiller opinion du président, assurait pourtant au Monde cet après-midi que "le candidat socialiste est à peu près au niveau de premier tour où les instituts situaient Ségolène Royal en 2007 à pareille époque et tout indique qu'il rassemblera le 22 avril moins de suffrages que celle-ci."
La grande inconnue reste le report des voix entre le premier et le second tour. Toujours selon TNS, 90% des voix de Jean-Luc Mélenchon iraient à François Hollande. Seulement 34% des voix de Marine Le Pen se reporteraient sur Nicolas Sarkozy, 26% sur le candidat socialiste et 40% s'abstiendraient ! Les voix de François Bayrou seraient plus favorables à Hollande (36%) qu'à Sarkozy (32%) mais toujours avec une forte abstention : 32%.
Il est nécessaire de rappeler que les sondages ne font pas une élection. Mais ils sont souvent un excellent thermomètre du moral des troupes dans les camps des candidats. Et ils guident quoi qu'on en dise les analyses faites par les médias.
Sondage TNS Sofres/Sopra Group pour i-Télé. Enquêtes réalise par téléphone le 12 mars 2012 auprès d'un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et inscrits sur les listes électorales.