Selon "Médiapart", Maria Malagardis, journaliste de "Libération", n'a pas eu l'autorisation de couvrir un déplacement d'Emmanuel Macron au Gabon. Début mars, le président français se rendra à Libreville pour le One Forest Summit, un sommet coorganisé par la France et le Gabon, au cours duquel le locataire de l'Elysée rencontrera Ali Bongo, président du pays africain.
Dans sa boîte mail mardi dernier, la journaliste du quotidien de gauche a reçu un mail annonçant qu'elle n'aura pas l'autorisation de couvrir l'événement. "Faisant suite à votre inscription et après étude de votre candidature, nous ne pouvons pas donner de suite favorable à votre demande de participation au 'One Forest Summit' de Libreville", est-il écrit dans un message signé par l'équipe de communication du One Forest Summit.
Interrogée, Maria Malagardis a assuré avoir suivi la procédure standard d'inscription envoyée par l'Elysée aux journalistes français ayant pour projet de suivre le déplacement du chef de l'Etat français. "Je leur ai communiqué tous les documents demandés et j'ai précisé que je souhaitais assister au Sommet à Libreville - sans poursuivre le déplacement dans les trois autres pays (Emmanuel Macron doit aussi aller en Angola et les deux Congo, ndlr)", a-t-elle expliqué, confiant avoir déjà relevé une étrangeté lors de la remise de son visa : "J'ai suivi les consignes de l'Elysée, qui nous disait de demander un visa d'un mois. Mais j'ai été surprise de constater qu'on m'avait accordé un visa expirant un jour avant la date de mon billet retour".
"J'ai tenté à trois ou quatre reprises de remplir une demande en ligne sur le site du Sommet, mais l'email de confirmation ne me parvenait jamais. Et puis, mardi, j'ai finalement reçu ce message m'indiquant que ma demande était refusée", a-t-elle explicité, avant de solliciter l'Elysée afin d'en savoir plus. En vain.
Selon la presse gabonaise, cette décision est liée aux articles écrits par Maria Malagardis et critiques du pouvoir gabonais. "C'est une décision justifiée à plus d'un titre", a estimé une "source diplomatique" du journal africain "Bangando", qui regrette que le quotidien "ne publie que des articles à charge sur le Gabon".
Contacté par Mediapart, l'Elysée a refusé de donner davantage de détails sur cette histoire, expliquant ne "pas voir en quoi cela concerne" le site d'investigation. Et de préciser que Maria Malagardis "n'était pas écartée du déplacement", que le Gabon avait "informé l'Elysée ce jour de la situation" et que l'ambassade de France a été "immédiatement saisie pour intervenir auprès des services gabonais".