Avec l'arrivée au PS de la journaliste Hélène Fontanaud jeudi dernier, la sphère de François Hollande et de son parti s'étoffe encore un peu plus d'anciens de la presse. Hélène Fontanaud est une ancienne de Reuters, des Inrocks, d'Europe 1, de La Tribune et de Sipa News. Pendant près de trente ans, elle était journaliste politique au sein de ces supports. Aujourd'hui, elle rejoint le parti au poste de responsable du service de presse. "Je connais Harlem Désir depuis 30 ans, on militait ensemble à SOS Racisme", a confié au Monde celle qui s'est "toujours dit qu'[elle n'aurait] pas qu'un métier dans [la] vie".
Récemment, c'est le journaliste Claude Sérillon qui rejoignait l'équipe présidentielle de M. Hollande en qualité de conseiller en communication. On compte aussi Patrice Biancone, éditorialiste politique à RFI, promu en mai dernier chef du cabinet de Valérie Trierweiler. David Kessler, directeur de France Culture et des Inrocks est lui devenu conseiller médias et culture auprès du Président. Mais aussi Pierre Rancé, passé par TF1 et Europe 1, Muriel Barthélémi, ex-rédactrice en chef de RFO Télé Guyane, Renaud Czarnes, autrefois journaliste pour La Croix et Les Echos, Brigitte Béjean d'Europe 1 et encore bien d'autres... Tous occupent un poste à l'Elysée, dans un cabinet ministériel ou rue de Solférino. Et ils l'ont tous obtenu entre la victoire du parti à la rose en mai 2012 et aujourd'hui.
Pour autant, François Hollande n'est pas le seul Président de la Vème à parier sur les compétences des journalistes pour construire son équipe. Avant lui, Nicolas Sarkozy plaçait à ses côtés Catherine Pégard, ex-rédactrice en chef au Point ainsi que George-Marc Benamou, ancien de Nice Matin. Sous l'ère Sarkozy, Myriam Lévy, autrefois au Figaro, et Jean-Marc Plantade du Parisien ont respectivement intégré les cabinets de François Fillon et de Christine Lagarde. Citons aussi Jean-Jacques Servan-Shreiber et Françoise Giroud, fondateurs de L'Express et engagés auprès de Valéry Giscard d'Estaing.
"En se faisant embaucher dans des cabinets ministériels ou des lieux de pouvoirs, ils (les journalistes ndlr) poursuivent leur métier sous d'autres formes en passant dans le camp des communicants", explique Patrick Eveno, spécialiste de la presse et chargé de cours à l'université Paris-XI au Monde. Plus inédit est le choix de François Rousseau, attaché de presse de Martine Aubry. Le jeune communicant a entamé en novembre dernier le chemin inverse : il s'est fait embaucher récemment par i-Télé pour un poste de journaliste en alternance.