Ce jeudi, en marge du premier conseil des ministres du gouvernement d'Edouard Philippe, l'Elysée a fait savoir qu'il choisirait les journalistes qui accompagneront Emmanuel Macron lors de ses déplacements en France et à l'étranger.
Cette décision a fait réagir une quinzaine de rédactions qui ont signé une lettre ouverte adressée au président de la République, afin de faire part de leur inquiétude, concernant l'organisation de la communication présidentielle, à l'occasion du déplacement d'Emmanuel Macron au Mali. Les médias signataires de ce texte sont LCI, Libération, l'AFP, BFMTV, Europe 1, Le Figaro, France Info, France Inter, les JT de M6, Mediapart, Le Parisien, Le Point, RFI, RMC et TF1, en plus des directeurs de rédactions de RTL, de Reporters Sans Frontières et de "L'Express". puremedias.com vous propose de lire la lettre ouverte.
"Monsieur le président,
Vous effectuez demain votre premier déplacement de chef d'Etat au Mali. Avant votre décollage, nous souhaitons vous transmettre nos inquiétudes quant à l'organisation de la communication présidentielle qui est en train de se mettre en place depuis votre entrée en fonction.
Pour des raisons de place ou de sécurité, nous comprenons la nécessité de constituer des pools de journalistes – parfois, et à condition que toutes les rédactions y aient accès selon un roulement établi. En revanche, il n'appartient en AUCUN CAS à l'Elysée de choisir ceux d'entre nous qui ont le droit ou non de couvrir un déplacement, quel qu'en soit le thème (défense, diplomatie, économie, éducation, social...). Ce n'est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. Ce choix relève des directions des rédactions et des journalistes qui la composent, qu'ils soient permanents ou pigistes, JRI ou reporters, photographes ou dessinateurs.
Aucun de vos prédécesseurs ne s'est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse. Alors que la défiance pèse de plus en plus sur l'information, choisir celui ou celle qui rendra compte de vos déplacements ajoute à la confusion entre communication et journalisme, et nuit à la démocratie."