Les annonceurs, meilleure arme contre les dérapages médiatiques. Mercredi, Laura Ingraham a publié un tweet qu'elle doit sans doute regretter à l'heure actuelle. Reprenant un article au sujet de David Hogg, lycéen de Parkland qui a survécu à la tuerie du 14 février, la journaliste conservatrice, animatrice d'une émission sur Fox News, fait l'objet de nombreuses critiques et voit désormais les annonceurs fuir son programme.
"David Hogg est rejeté par quatre universités auxquelles il a souhaité s'inscrire et il pleurniche à ce sujet", a-t-elle écrit en reprenant un article de "Daily Wire", qui qualifie le jeune homme de "provocateur" et de "porte-parole autoproclamé de toute une génération". Mais voir une personnalité médiatique de premier plan s'attaquer à un jeune homme de 18 ans qui a survécu à une fusillade dans son lycée n'a pas manqué de causer l'indignation.
Résultat, David Hogg lui-même a lancé un mouvement de protestation, appelant ses followers sur Twitter à contacter les annonceurs qui diffusent leurs publicités pendant l'émission de Fox News de Laura Ingraham. Face au début de polémique, la journaliste a joué la carte de l'apaisement dans un tweet d'excuses, dont la formulation n'a fait qu'envenimer les choses. "Après réflexion, et dans l'esprit de la Semaine sainte, je m'excuse si j'ai pu choquer ou blesser David ou l'une des courageuses victimes de Parkland", a-t-elle ainsi publié, rappelant qu'elle avait était la première à inviter le jeune homme dans son émission après la tragédie.
"Je suis à 100% convaincu que faire des excuses afin de conserver les annonceurs n'est pas suffisant", a répondu David Hogg. "Je n'accepterai vos excuses que si vous dénoncez la façon dont votre chaîne nous a traités, mes amis et moi, dans notre combat. Il est temps d'aimer son prochain, et non de salir des enfants", a-t-il conclu. Suite à ce tweet, le mouvement de fuite des annonceurs s'est amplifié. Sept des douze marques concernées ont ainsi annoncé le retrait de leur campagne, dont la plateforme de SVOD de Hulu.