La victoire de François Hollande à la présidence de la République française, c'est aussi la sienne. Bien plus présente dans la campagne qu'elle n'a bien voulu l'admettre, Valérie Trierweiler est devenue, dimanche 6 mai 2012, la Première dame de France. Discrète et peu connue du grand public, celle qui se dit "cash et franche" tout en admettant donner l'impression d'une femme "froide devant la pression médiatique" est une habituée du petit monde médiatico-politique. A 47 ans, elle a passé plus de vingt ans à couvrir la vie politique française pour l'hebdomadaire Paris Match. C'est grâce à son métier que la nouvelle Première dame de France a rencontré son futur compagnon, François Hollande, en 1988. "Mais notre vraie relation a commencé en 2005" explique à l'AFP celle que la France à découvert en 2010 lors de l'officialisation de sa relation avec lui dans l'hebdomadaire Gala.
Issue d'une famille modeste, Valérie Trierweiler est une femme de caractère. Obligée de mettre sa carrière d'intervieweuse politique entre parenthèses pendant la campagne, elle n'envisage pas de tirer un trait sur sa carrière professionnelle après l'élection de François Hollande. "Je reste une passionnée d'information. Je connais la politique, je connais les médias (...) J'ai besoin de gagner de l'argent, d'avoir mon indépendance. J'élève mes trois enfants et je ne trouverais pas normal que ce soit l'Etat ou François qui les prennent en charge" affirme-t-elle dans un entretien à l'AFP. L'indépendance, voilà le leitmotiv de Valérie Trierweiler. Ses écrits sur son compte Twitter l'ont prouvé à plusieurs reprises. L'exemple le plus marquant ? En mars dernier, alors qu'elle se découvre en couverture de Paris Match aux côtés de François Hollande, la journaliste crée le buzz en poussant un coup de gueule contre son employeur. "Quel choc de se découvrir à la Une de son propre journal. Colère de découvrir l'utilisation de photos sans mon accord ni même être prévenue" poste-t-elle avant que la machine médiatique ne se déchaîne.
Car si Valérie Trierweiler est habituée à commenter la vie politique de la France depuis les années 80, elle va devoir s'accoutumer aux commentaires de la presse. Et la puissance de sa nouvelle fonction pourrait venir contrarier sa volonté d'indépendance. Depuis plusieurs mois, elle répète à tort et à travers qu'elle continuera à travailler si François Hollande est élu. Béatrice Schönberg, Anne Sinclair ou plus récemment Audrey Pulvar le disaient aussi. La réalité de la vie politique en a décidé autrement. Dès l'entrée en campagne de son compagnon, la vie professionnelle de Valérie Trierweiler a connu plusieurs turbulences : Direct 8 supprimait ses interviews politiques pour une émission de confessions de personnalités tandis que Paris Match l'écartait de l'actualité politique.
Depuis dimanche, c'est un tout nouveau rôle qui attend Valérie Trierweiler. Celui de Première dame de France ! Si elle dit "ne pas encore avoir d'idée précise" du rôle qu'elle souhaite tenir et demande qu'on lui laisse le temps d'aborder ce nouveau chapitre de sa vie, les exemples précédents de Bernadette Chirac et Carla Bruni ne l'ont pas convaincue. "Bernadette Chirac disait que Première dame consistait avant tout à se conduire "en maître de maison de l'Elysée". Je ne crois pas que ce soit ça qui me convienne. Ce qui est certain, c'est que j'aurai besoin de temps pour réfléchir à ce qu'il sera nécessaire de faire" affirme-t-elle avec conviction avant d'ajouter que des femmes venaient la voir lors des meetings de François Hollande, "pour me dire : ''gardez votre indépendance, c'est un beau message, pour nous, les femmes". L'indépendance, encore et toujours.