Il veut "réinventer" le modèle du football français. Hier, dans les colonnes du "Journal du dimanche", Vincent Labrune, président de la Ligue de football professionnel (LFP), élu il y a deux mois, a évoqué les avancées dans son bras de fer avec Mediapro, le groupe détenant 80% des droits de la Ligue 1 jusqu'en 2024. Depuis plusieurs semaines, la Ligue et le diffuseur s'opposent autour des échéances prévues dans le contrat des droits télévisés du football français. Invoquant un impact financier lié à la crise sanitaire, le groupe de Jaume Roures tente de renégocier les versements avec la LFP. Ce que cette dernière refuse.
"En me présentant à la présidence de la Ligue, je connaissais le contexte général et les risques associés. Et je suis prêt à les affronter. Je savais qu'un tel séisme n'était pas à écarter et qu'une renégociation de ces droits télé était à prévoir", a commencé Vincent Labrune au sujet du conflit avec Médiapro. Mais de rassurer : "Nous échangeons de façon constructive avec le conciliateur afin de trouver une solution acceptable pour chacune des parties dans le délai le plus court possible. Car du temps, en l'état, nous n'en avons pas".
L'ancien président de l'Olympique de Marseille a ainsi appelé le groupe de la chaîne Téléfoot à "respecter ses engagements" et "au minimum", "faire preuve de responsabilité dans le dénouement de la crise qui (les) oppose". Selon lui, "le football est danger" car "tout l'écosystème vacille", avec les crises "sanitaire, sociale, économique et identitaire" : "C'est la première fois que nous connaissons une crise de cette ampleur, sans issue claire pour l'heure". "Ma priorité, c'est de sortir de cette crise le plus tôt possible. Et de préparer cette industrie à devenir plus résiliente, plus stable et plus compétitive", a-t-il poursuivi.
De là, Vincent Labrune veut "transformer les contraintes en possibilités" et "tirer les enseignements de cette crise pour réinventer le modèle du football professionnel français" : "Que ce soit au niveau des relations avec nos diffuseurs - l'affaire Mediapro sonne comme un terrible rappel à l'ordre -, du format de nos compétitions ou de l'organisation de nos structures". "Nous ne pourrons pas faire l'économie d'une réflexion poussée sur la création d'une filiale commerciale qui gère directement les droits de nos championnats. Il est de notre propre responsabilité de pérenniser notre industrie", a-t-il souligné.