Le retour au gouvernement de Manuel Valls, Premier ministre de 2014 à 2016, fait réagir le standard de France Inter. Dans "Le 6/9" de la station publique, le ministre des Outre-mer, nommé ce lundi 23 décembre 2024 par le Premier ministre François Bayrou, a été invité à échanger avec des auditeurs ce mardi 24 décembre 2024.
L'un d'eux, dénommé Jean-Noël, ne s'est pas fait prier pour dire sa façon de penser à celui qui, dans les nouvelles attributions qui sont les siennes, se "place dans le sillage de Michel Rocard et Lionel Jospin". "Bonjour France Inter et merci de me prendre à l'antenne", avait débuté poliment l'auditeur. "Je voudrais dire à M. Valls qu'il a participé sous (François) Hollande à la destruction de la gauche, qu'il a trahi le Parti socialiste et son candidat Benoît Hamon (Manuel Valls n'a pas soutenu le vainqueur de la primaire socialiste face à lui en 2017, à la présidentielle, ndlr), qu'il s'est exilé en Espagne et s'est fait jeter (il a perdu l'élection municipale de 2019 à Barcelone, ndlr), qu'il a cherché à se rallier à (Emmanuel) Macron et il n'a pas été élu (député aux législatives 2024, ndlr)", a-t-il poursuivi avant d'enfoncer le clou et d'aller trop loin.
"Vous devriez avoir honte, vous êtes le pire des traîtres M. Valls, toute la France a honte de votre comportement. Vous êtes pire qu'un étron", a-t-il enchaîné, stoppé net par Simon Le Baron, présentateur de la tranche en cette semaine de Noël. "Jean-Noël, s'il vous plaît, je vous coupe. Les insultes n'ont pas leur place sur cette antenne. Par ailleurs, ce n'était pas la question qui était prévue puisqu'il y a, comme vous le savez, un filtrage au standard de France Inter et les auditeurs proposent leurs questions que nous prenons ensuite à l'antenne. Jean-Noël, vous n'aviez pas prévu de dire cela et l'on peut se parler sans se mentir et s'insulter".
Après cette mise au point, le journaliste de poser la question de Jean-Noël dans d'autres termes : "D'autres auditeurs vous font les mêmes reproches que Jean-Noël sur l'application de Radio France. C'est vrai que vous avez été battu lors des dernières élections législatives notamment. Il y avait eu cette tentative de prendre la mairie de Barcelone qui avait suscité beaucoup d'incompréhension. Quelle est votre légitimité démocratique et celle de ce gouvernement ?", l'a interrogé le journaliste. "C'est celle de l'expérience, de mon engagement. J'aime les défis, prendre des risques", a répondu Manuel Valls, "frappé par le climat de violence, d'hostilité à l'égard des responsables politiques". Puremédias vous propose de visionner la séquence.
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Ce n'est pas la première fois que Manuel Valls essuie la colère d'auditeurs. Dans ce même studio, un auditeur de France Inter avait interpellé l'ancien Premier ministre à propos de la gifle qu'il avait reçue lors d'un déplacement en Bretagne en janvier 2017. "La claque, on est 66 millions à vouloir te la mettre", avait déclaré l'auditeur au candidat à la primaire de la gauche. Pendant cette campagne qui l'opposait à Benoît Hamon, l'ancien Premier ministre avait été pris à partie par un jeune homme de 18 ans lors d'un déplacement à Lamballe dans les Côtes-d'Armor. "Alors, cet appel à la violence sur l'antenne de France Inter, c'est non !", avait immédiatement coupé court à l'échange Patrick Cohen, l'anchorman de la matinale de l'époque.