Quand Nagui reprend en direct le Premier ministre. François Bayrou était, ce mardi 17 décembre 2024, l'un des nombreux invités d''Unis pour Mayotte'. Cette soirée de solidarité, programmée en dernière minute par France 2, avait pour but de collecter des fonds pour la Fondation de France et venir en aide aux habitants du département français, sinistrés depuis le passage samedi 14 décembre 2024 du cyclone Chido.
Après avoir annoncé la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle interviendrait "sans le moindre délai", le chef du gouvernement a insisté sur le fait que "80% des maisons ont eu leur toit emporté et hélas les bidonvilles". Des "bangas", "où vivaient plus de 100.000 personnes, deux tiers de la population", a rappelé Karine Baste. Avant d'interroger le Premier ministre sur l'intégration de ces habitations et de leur population "pas assurée" voire "pas recensée" dans le décret de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.
"Plus de 100.000 personnes étaient là et sont venues d'autres îles des Comores", a décrit le Premier ministre. Avant de poursuivre : "C'est une population, qui du point de vue des papiers, est illégale et qui, du point de vue de la vie, sont des hommes et des femmes...", a-t-il débuté sa phrase, interrompue par une réflexion de Nagui : "Est-ce que c'est le sujet aujourd'hui de savoir si c'est légal ou pas légal ?", a fait mine de s'interroger l'animateur. "Justement non, tout le monde est mahorais !", a conclu le Premier ministre, critiqué pour avoir privilégié présider ce lundi 16 décembre 2024 le conseil municipal de Pau, dont il est maire, plutôt que de se rendre à Mayotte. Puremédias vous propose de visionner la séquence.
À LIRE AUSSI : Audiences : Face à "Alexandra Ehle", sans adversaire sur France 3, quel score pour "Unis pour Mayotte" avec Nagui et Karine Baste sur France 2 ?
La soirée de solidarité, alimentée de reportages et de prestations musicales assurées entre autres par Nolwenn Leroy, Cali et Marc Lavoine, a amassé au total plus de 5 millions d’euros. Elle a fédéré, selon Médiamétrie, 1,06 million de téléspectateurs entre 20h50 et 23h41, soit 6,8% du public, 3,1% des 25-49 ans et 3,1% des Femmes responsables des achats âgées de moins de 50 ans (FRDA-50).
Avant François Bayrou, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur démissionnaire, avait tenu un discours similaire sur X : "On ne pourra pas reconstruire Mayotte sans traiter, avec la plus grande détermination, la question migratoire. Mayotte est le symbole de la dérive que les gouvernements ont laissé s’installer sur cette question. Il faudra légiférer pour qu’à Mayotte, comme partout sur le territoire national, la France reprenne le contrôle de son immigration. Les Français l’attendent, et cela devra être une priorité nationale", a prévenu l'actuel locataire de la place Beauvau ce mardi 17 décembre 2024.
Claude Askolovitch, éditorialiste sur France Inter et chroniqueur dans "28 minutes" sur Arte, d'en déduire la conclusion suivante : "Les sans-papiers des bidonvilles détruits, désormais sans-logis, s'ils ne sont pas aujourd'hui des sans-vie sans sépulture, sont désormais sans espérance, des obstacles au lendemain de Mayotte, c'est la République qui le leur dit, au pire moment de leur existence. Etrange tempo", a-t-il posté sur X.