Après sa Une polémique "Ces femmes qui lui gâchent la vie", Christophe Barbier, patron de L'Express, assure le service après-vente. Invité mercredi soir de l'émission "28 minutes" sur Arte, il a été bousculé par Elisabeth Quin, animatrice de l'émission, et Nadia Daam, chroniqueuse. "Qu'est-ce qui vous arrive ? Est-ce que les ventes s'effondrent à ce point là pour que vous en arriviez à faire des Unes un peu misogynes ? Vous ne trouvez pas que vous réactivez des clichés sur la femme qui empoisonne l'homme ?", a attaqué la journaliste. "Vous me faites penser à ces députés à l'Assemblée qui sifflent Madame Duflot parce qu'elle est en robe, est-ce que vous brossez un lectorat un peu hétéro beauf qui adore ce genre de chose ?", a-t-elle insisté. Elizabeth Quin a par ailleurs relevé que ce dossier avait été signé exclusivement par... des journalistes masculins.
"Il n'y a rien de machiste là-dedans, a tenté de se défendre Barbier. Ce genre de problème politique, c'est parce que le président n'a pas réussi à asseoir son autorité". Puis Nadia Daam en remet une couche : "Des hommes politiques qui ont eu des problèmes avec des femmes, il y en a eu beaucoup, et on en a eu un récemment, c'est Nicolas Sarkozy. Vous ne le présentiez pas comme quelqu'un qui ne tenait pas sa femme !". Pour le patron de l'hebdomadaire, c'est "le regard (sur cette Une) qui est différent", mais L'Express aurait déjà traité ce problème sous la précédente présidence, avec notamment Rama Yade ou Rachida Dati.
Elizabeth Quin a par ailleurs dénoncé une "peopolisation" de L'Express, avec ses récentes Unes racoleuses. "Le tweet a été l'événement politique majeur de l'avant été, vous ne pouvez pas le nier", a plaidé Christophe Barbier, sans jamais vraiment se défendre sur le fond. "Donc vous qui est un homme civilisé, humain, ami des Arts, vous trouvez que l'image de la femme présentée comme la Brainvilliers poison ou des harpies hystériques, et qu'on en a ras les ovaires, vous trouvez que c'est une image valorisante ?", a insisté Quin. Barbier a défendu une couverture "favorable aux femmes", sans vraiment convaincre les deux journalistes. "Toutes ces femmes ont un poids politique qui gêne François Hollande", a-t-il insisté. Si vous avez raté ce moment, puremedias.com vous propose de le voir.