Les Australiens ont pu assisté à un véritable "crash médiatique" de l'une des jeunes figures de leur paysage politique. Celle d'une jeune candidate aux élections législatives, Stephanie Banister, à laquelle la chaîne "Seven News" consacrait un reportage de présentation. La jeune femme brigue en effet en ce moment un siège de député dans le Queensland pour le parti d'extrême droite australien "One Nation". D'opportunité inespérée de se faire connaître, ce reportage a vite tourné au sabordage politique. Démontrant toute son inculture sur la religion et la politique, la jeune femme est rapidement devenue la risée de son pays et des médias du monde entier.
Lors de cet entretien, Stephanie Banister a ainsi expliqué sans ciller qu'elle ne s'opposait pas "à l'Islam en tant que pays" mais qu'elle pensait "que leurs lois ne devraient pas être les bienvenues ici en Australie". La jeune femme a par la suite semblé confondre le terme "Haram" ("l'interdit" en Islam) avec, alternativement, le Coran et le "Halal". Elle a ainsi affirmé que seuls 2% des Australiens suivent les préceptes "haram", laissant à penser qu'elle évoquait en fait le Coran. Elle a par la suite déclaré vouloir bannir la nourriture "haram" d'Australie, évoquant probablement cette fois l'alimentation "Halal".
Si elle ne connaît visiblement pas grand chose à l'Islam, Stephanie Banister n'a pas l'air d'en savoir beaucoup plus sur le Judaïsme. Lorsque la journaliste lui a demandé si la nourriture casher du Judaïsme devait, de la même manière, être bannie d'Australie, la jeune candidate a affirmé qu'il n'y avait aucun problème concernant le Judaïsme. Elle a alors expliqué que "les juifs ne suivent pas le 'haram'". "Ils ont leur propre religion qui suit Jésus" a-t-elle ajouté de manière complètement erronée.
Mais son inculture ne se limite pas à la religion puisque la jeune femme a aussi avoué lors de cette interview ne pas se rappeler des noms de ses adversaires dans sa circonscription. Stephanie Banister s'est ridiculisée encore un peu plus lorsque la journaliste lui a demandé ce qu'elle pensait d'une vaste réforme du système de santé qui est en préparation en Australie. Elle a répondu que le nouveau dispositif "marchait bien pour l'instant" alors qu'il ne sera mis en oeuvre qu'en 2016.
Devenue rapidement la risée de tout le pays, la jeune femme a vite été surnommée par les médias "la Sarah Palin australienne", du nom de l'ancienne candidate à la vice-présidence des Etats-Unis, particulièrement connue pour ses gaffes à la télévision. Stephanie Banister a malgré tout tenté de se défendre en expliquant à des médias australiens qu'elle s'était beaucoup corrigée durant l'interview sans que cela apparaisse dans le reportage final. "Malheureusement, ils ont complètement déformé mes propos et m'ont fait passer pour une dangereuse criminelle et une complète idiote" a-t-elle ainsi indiqué.
Il faut préciser que le reportage de "Seven News" révélait en effet que la jeune femme était au coeur d'une affaire judiciaire en cours. Stephanie Banister serait accusée d'avoir collé des stickers sur des produits Nestlé dans un supermarché, sur lesquels on pouvait par exemple lire : "La nourriture halal finance le terrorisme". Au milieu de ce désastre, la jeune candidate a finalement eu un moment de lucidité lorsqu'elle a affirmé : "Tout le monde a beaucoup à apprendre sur les choses de la vie de tous les jours, et tout dans la vie est affaire d'apprentissage".