Il ne veut pas parler de l'extrême-droite. Ce matin, Eric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, était l'invité principal de la matinale de France Inter, présentée par Léa Salamé et Nicolas Demorand. En fin d'entretien, le ministre de la Justice a vivement critiqué la recherche du "buzz" des journalistes autour de la montée dans les sondages des personnalités de l'extrême-droite, dont Eric Zemmour.
"L'extrême-droite est à 35% dans les sondages. Elle est très forte. On peut se demander si la promesse initiale d'Emmanuel Macron, qui était de réconcilier les Français et de battre l'extrême-droite... Quand on arrive en fin de mandat avec une extrême-droite qui est entre 30 et 35%, n'y a-t-il pas une responsabilité du gouvernement qui a eu le pouvoir ?", a demandé Léa Salamé. "C'est pour moi la grande difficulté. C'est difficile d'expliquer son bilan. On est toujours dans une espèce de recherche du buzz !", a rétorqué son invité.
L'intervieweuse lui a alors indiqué que "ce n'était pas la question". "C'est ma réponse !", a répliqué Eric Dupond-Moretti. Et de reprendre : "Ca participe aussi à ce que l'extrême-droite progresse dans ce pays. En matière de justice, il est toujours difficile de parler de soi en disant qu'on a bien fait. Je n'ai pas tout bien fait. Mais on a vraiment bougé les lignes. Ca, ça vous intéresse moins que le buzz ! Mais je ne vous fais pas un procès". "Si... C'est un faux procès ! Parce qu'on vous pose une question sur la puissance de l'extrême-droite aujourd'hui, à six mois de la présidentielle. Je veux bien qu'on réponde que c'est la faute du buzz, mais il n'y avait rien de buzz dans ma question", a répliqué Léa Salamé, agacée.
"Madame, c'est aussi la faute du buzz. C'est aussi la faute des réseaux sociaux qui expriment tout et n'importe quoi, et n'importe comment. C'est aussi le fait qu'il n'y ait plus aucune hiérarchie dans les paroles. Tout le monde peut s'exprimer dans la haine", a enchaîné le ministre. Et de conclure : "Tout ça, ça fait monter la mayonnaise. Moi je préférerais parler de bilan. Dire ce que nous avons fait, ce que nous avons bien fait, ce que nous avons mal fait et ce que nous allons faire. Et ces espèces de frustration et d'abaissement du niveau de la parole, au travers des réseaux sociaux, expliquent la montée de l'extrême-droite". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.