L'homme d'affaires Bernard Arnault a décidé de poursuivre Libération en justice pour "injures publiques proférées à son égard", indique LVMH dans un communiqué. "Bernard Arnault n'a d'autre choix, compte tenu de l'extrême vulgarité et de la violence du titre du quotidien en date du 10 septembre 2012, que d'assigner le journal Libération en justice", souligne le texte, qui rappelle que le PDG du groupe de luxe a "précisé qu'il était et qu'il restait résident fiscal français".
Ce matin, le quotidien a fait sa Une sur la "fuite à Bruxelles" de Bernard Arnault. Le titre de la Une, "Casse-toi riche con !" a divisé les internautes toute la matinée sur les réseaux sociaux. Cette polémique intervient alors que le créateur du groupe LVMH, quatrième fortune mondiale, a entrepris des démarches pour obtenir la nationalité belge, en plein débat sur la création d'une nouvelle tranche d'opposition à 75% sur les très hauts revenus.
Cet après-midi, le quotidien a annoncé ne pas avoir peur des représailles du groupe de luxe, qui avec les marques Dior, Louis Vuitton ou Givenchy est le plus gros annonceur de France. "A Libération, on ne fait pas des Unes et des manchettes en fonction des impératifs publicitaires. Jamais depuis la création de Libération cela n'a inhibé le journal", a déclaré à l'AFP le directeur délégué de la rédaction de Libération, Vincent Giret. "La presse jusqu'à nouvel ordre a le droit de s'exprimer, de réagir à l'actualité", conclut le journaliste. Ce soir Édouard de Rothschild, actionnaire principal de Libération, pourra défendre sa cause sur Canal+ puisqu'il est l'invité du "Grand Journal" dès 19h05.
Ce matin, Bernard Arnault, proche de Nicolas Sarkozy, a obtenu le soutien de l'opposition. Interrogé sur RTL par Jean-Michel Aphatie, Jean-François Copé, le sécrétaire général de l'UMP a dénoncé le "poujadisme de gauche", avant de défendre le "créateur du premier groupe de luxe du monde".