Tension palpable hier soir sur France 2. En deuxième partie de soirée, la chaîne publique diffusait un nouveau numéro de "Complément d'enquête", son magazine d'investigation présenté par Jacques Cardoze. Au menu hier : Eric Dupond-Moretti, ex-ténor du barreau devenu ministre de la Justice, accusé par des représentants de la magistrature de conflit d'intérêts. A l'issue du reportage diffusé, les téléspectateurs ont pu retrouver Jacques Cardoze dans le bureau du garde des Sceaux pour une interview qui a vite été marquée par l'agacement d'Eric Dupond-Moretti.
Après avoir répondu aux premières questions du journaliste sur les accusations de conflit d'intérêts le visant, s'estimant totalement innocent de celles-ci, le ministre de la Justice a expliqué n'avoir "rien d'autre à dire sur le sujet", avant de regretter que le reportage de "Complément d'enquête" ne se soit pas "beaucoup intéressé" à son travail place Vendôme depuis six mois. "Chacun se fera juge de vos questions et de mes réponses", a-t-il ensuite taclé, reprochant à Jacques Cardoze d'"obstinément" s'attarder sur ces questions de conflit d'intérêts.
La situation ne s'est pas améliorée ensuite. "On ne va pas y revenir 100 fois ! A moins que vous ne vouliez parler que de ça ?", s'est une nouvelle fois agacé le ministre de la Justice alors que Jacques Cardoze revenait à la charge. Et d'ajouter, sur le même ton un peu plus tard : "Je veux bien que notre échange soit cette succession de monologues de sourd... Moi je veux un dialogue. J'aimerais pouvoir dire à ceux qui nous regardent ce que j'ai fait depuis six mois, ce qui n'est pas le prisme de votre reportage".
Tandis que le présentateur de France 2 demandait enfin au garde des Sceaux s'il avait été nommé par Emmanuel Macron pour le faire réélire et "faire battre Marine Le Pen", Eric Dupond-Moretti a une dernière fois signifié son irritation. "J'ai été nommé pour faire un travail de garde des Sceaux et je pense que depuis six mois je l'ai fait. J'ai passé 200 heures au Parlement. J'ai fait voter six lois. On a beaucoup travaillé. On n'a malheureusement pas eu - mais ce n'était pas votre angle - le temps de développer tout ce qui a été fait et je le regrette. Mais vous reviendrez une fois prochaine", a-t-il lancé. puremedias.com vous propose de revoir un extrait de l'entretien à retrouver en intégralité ici.