Poincaré répond à Bolloré. Hier soir, le présentateur de "Complément d'Enquête" a tenu à répondre aux récentes accusations de bidonnage proférées par Vincent Bolloré. Lors de l'Assemblée générale de son groupe le 3 juin dernier, le tycoon d'Ergué-Gaberic était en effet revenu sur un reportage que lui avait consacré "Complément d'Enquête" en avril dernier.
Pour les besoins de ce dernier, les journalistes de France 2 s'étaient notamment rendus au Cameroun, dans une palmeraie exploitée par la Socapalm, une société en partie contrôlée par le groupe Bolloré. Là-bas, ils avaient filmé des ouvriers agricoles dont certains se disaient âgés de seulement 14 et 16 ans. Ces images avaient fortement déplu à Vincent Bolloré. Ce dernier a ainsi affirmé le 3 juin dernier qu'un des ouvriers interrogés par France 2 avait été payé pour dire qu'il avait 14 ans alors qu'il en avait 20 en réalité.
Après avoir rappelé les faits en images, Nicolas Poincaré a tenu hier à "mettre les points sur les i". "Evidemment, nous démentons formellement avoir payé ce garçon pour tricher sur son âge. Ce ne sont pas nos méthodes à 'Complément d'enquête'. Nous n'avons jamais payé personne pour mentir", a affirmé le présentateur.
Nicolas Poincaré a ensuite ajouté : "De même que nous n'avons jamais payé ces autres adolescents que Tristan Waleckx (le journaliste signant l'enquête sur Vincent Bolloré pour 'Complément d'Enquête', ndlr) avait filmés sur place et que nous n'avions pas diffusés". A l'écran ont alors été montrées de nouvelles images tournées dans la plantation camerounaise et dans lesquelles on peut voir un autre ouvrier agricole affirmer qu'il a 15 ans. "Voilà ce que nous voulions répondre à Vincent Bolloré à qui on a proposé de venir s'expliquer mais qui ne nous a pas répondu", a conclu Nicolas Poincaré.
Dans un communiqué publié hier, la Société des journalistes (SDJ) de France 2 a pour sa part condamné "fermement" les propos de Vincent Bolloré, les qualifiant de "choquants et diffamatoires". "La SDJ réprouve ces accusations qui visent à intimider les journalistes et à jeter le discrédit sur une émission phare de France 2 et sur un membre de la rédaction, Tristan Waleckx, au-dessus de tout soupçon (...) Les journalistes de France 2 continueront à enquêter et à faire leur travail d'information en toute indépendance, même si cela déplaît à certains", a conclu la SDJ.