Quelques jours après sa nomination à la tête du CSA, en remplacement de Michel Boyon, Olivier Schrameck a déjà décidé de sévir. Et c'est contre la station de radio RMC que le gendarme de l'audiovisuel s'est prononcé. En cause : les dérapages des intervenants des "Grandes Gueules" à propos de Nafissatou Diallo dans l'émission du lundi 21 janvier.
Au lendemain de l'annonce du montant de l'accord passé entre Dominique Strauss-Kahn et la femme de chambre du Sofitel, Alain Marshall et Olivier Truchot avaient organisé un débat en présence de l'avocate Marie-Anne Soubré, du conseiller en investissement financier Franck Tanguy et de la chef d'entreprise Sophie de Menthon. Une discussion animée qui n'avait pas tardé à dévier sur le physique de Nafissatou Diallo, qualifiée de "tromblon extraordinaire", "moche comme un cul", les intervenants en venant même à comparer l'agression de la jeune femme à un "conte de fées".
Face à la vivacité des réactions des auditeurs, Alain Marshall et Olivier Truchot ont rappelé, dans l'émission de vendredi 25 janvier, Franck Tanguy afin que ce dernier présente ses excuses à l'antenne. "Tout le monde a compris que Nafissatou Diallo n'était pas une Miss monde mais ce n'était pas le débat. J'ai dit une beauferie (...). Je n'en suis pas très fier, je suis clairement allé trop loin", a alors regretté le conseiller en investissement financier. Mais ses excuses n'ont pas été suffisantes pour le CSA qui a en effet décidé de mettre en demeure la station, "compte tenu des propos injurieux, misogynes, attentatoires à la dignité de la personne et à connotation raciste qui ont été proférés lors de l'émission du 21 janvier 2013".