Vives tensions sur le plateau de David Pujadas. Hier, entre 18 et 20 heures, dans "24h Pujadas, le journaliste de LCI proposait une émission longuement consacrée aux conséquences des attentats du 13 novembre 2015. Pour aborder le thème "13 novembre : A-t-on tiré les leçons ?", le journaliste recevait Yassine Belattar, présenté comme un "visage connu de l'humour français". "C'est difficile de dire cela après l'imam Chalghoumi mais c'est vrai que je fais de l'humour", a rétorqué d'emblée l'humoriste à la stupéfaction de David Pujadas.
L'humoriste était en effet invité à intervenir juste après un reportage consacré à la marche des musulmans contre le terrorisme organisée notamment à l'initiative de l'imam Chalghoumi. "Je vous ai écouté depuis tout à l'heure. Je suis outré par ce que j'entends", a lancé Yassine Belattar, visiblement en colère après la diffusion de ce reportage et des débats préalablement tenus en plateau. "Est-ce que vous comprenez que les leçons du 13 novembre, ce n'est pas l'immigration, ce n'est pas la banlieue ? C'est la francophonie, les terroristes sont Belges ! Est-ce que cela remet en question 'Tintin' ? Est-ce que vous allez inviter tous les Belges ?", s'est-il agacé.
David Pujadas a alors demandé à son interlocuteur s'il ne pensait pas que le contexte social et religieux en France avait une importance. "Que vous le vouliez ou non, il y a des musulmans en France. La plupart d'entre eux vivent bien le fait d'être Français et musulmans", a rétorqué Yassine Belattar. "Moi je vous parle de la France, celle de Charles Trénet, la douce France, grandir en France, de pleurer quand on perd une Coupe du Monde, de pleurer dans sa chair quand le Bataclan est attaqué", a-t-il poursuivi avant de lâcher, "Vous nous enlevez ce deuil comme si on étaient complices. Moi, je ne vous appelle pas quand un journaliste fait une mauvaise chronique pour vous dire ce que vous en pensez".
"Attendez, attendez. Mettons les choses à plat. Qui sur ce plateau a fait l'amalgame entre les musulmans et les attentats ?", l'a interrogé David Pujadas. "Il est 19h30, des millions de Français sont devant leur télévision et on vient de faire le lien entre immigration et islamisme. C'est très grave !", a réagi Yassine Belattar, arguant que les migrants de Calais, "remplis de boue" et "qui se font casser la gueule" n'en ont "rien à faire du Bataclan".
Très remonté, Yassine Belattar a ensuite reproché à David Pujadas d'avoir donné la parole à Manuel Valls, "un espèce de Premier ministre sordide". "Il y a 577 députés. C'est le seul que vous recevez !", s'est-il agacé. "Vous donnez la parole à des gens qui ne représentent qu'eux-mêmes. Je dis à toutes les personnes qui programment des émissions de télé : Invitez des gens qui veulent renouer avec les valeurs de la France", a ensuite asséné l'humoriste, s'en prenant à la venue dans "24h Pujadas" de Manuel Valls, Caroline Fourest ou encore Mohamed Sifaoui. "Ils ont une analyse. On peut ne pas être d'accord sans les insulter", a tranché David Pujadas.
En plateau, l'échange s'est poursuivi de manière très tendue, Yassine Belattar allant jusqu'à déclarer que le site "Atlantico" ne reposait que sur l'islamophobie devant Jean-Sébastien Ferjou, directeur de la publication de ce dernier. Excédée, Malika Sorel-Sutter s'en est pris à l'animateur du débat. "David Pujadas, vous me choquez ! Vous invitez un humoriste à la fin d'un débat sur le 13 novembre. Je suis choquée ! En plus, vous l'érigez en juge !", s'est étranglée l'essayiste à quelques minutes de la fin de l'émission. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.