Elle n'a jamais caché son hostilité à l'égard des méthodes de Vincent Bolloré. La journaliste Pascale Clark a été invitée samedi 8 janvier, dans le cadre d'un "apéro" avec le journal "Le Monde", à commenter la nouvelle formule de "En aparté", émission d'access de Canal+ désormais incarnée par Nathalie Lévy dont elle a été la voix-off historique entre 2001 et 2007 le samedi midi.
Sans surprise, la présentatrice de "Revu", déclinaison dominicale de "Vu" sur France 5, ne mâche une nouvelle fois pas ses mots. "C'est moche. A l'oeil c'est moche, c'est mal éclairé". Et cela ne résulte, selon celle qui n'avait pas été prévenue par Canal+ du retour à l'antenne de "En aparté", pas d'un manque de moyens. "Cela ne vous a pas échappé : Canal appartient à Vincent Bolloré. Il se venge de la gauche, aujourd'hui à terre après avoir fait, au moins culturellement, les beaux jours des médias, assène l'ancienne star de la matinale de France Inter - case dans laquelle celle qui refuse d'être cataloguée comme "journaliste de gauche" incarne la revue de presse mais aussi l'interview politique dans les années 1990. "Quand je faisais la revue de presse, Lionel Jospin était premier ministre, et il en a pris plein la gueule", tient-elle à prouver.
Au-delà de la mainmise de Vincent Bolloré sur Canal+, ce qui la gêne surtout, retient "Le Monde", c'est "le taux d'acceptation des gens". "Au nom du spectacle et des bonnes audiences, la machine médiatique a renoncé à sa dignité".
Ce n'est en tout cas pas la première fois que Pascale Clark dit publiquement son inquiétude quant à la concentration des médias. Au moment où Vincent Bolloré, premier actionnaire du groupe Lagardère, multipliait les signes d'intérêt pour Europe 1, la journaliste, alors encore aux commandes de l'hebdomadaire "En balade avec...", qualifiait, sur France 2, l'arrivée de Vincent Bolloré de "péril". "Je pense qu'Europe 1, il faut la soutenir aujourd'hui, il ne faut pas l'enfoncer. Vous savez qu'il y a peut-être un péril qui rôde. Ce ne serait pas une bonne nouvelle que Bolloré rachète Europe 1. Je pense qu'il faut la soutenir et non pas s'en moquer", affirmait-elle dans "On est en direct" le 9 mai. Un mois plus tard, elle était débarquée de la station. "Je pense que ça a signé mon renvoi', confirme-t-elle au quotidien du soir.