Le CSA ne reproche aucun manquement à France 2. Le 17 janvier 2019, "Envoyé Spécial" sur France 2 s'était penché pendant deux heures et à travers plusieurs reportages sur le glyphosate, un herbicide controversé. Lors de la diffusion de l'émission, de nombreux internautes, dont notamment des journalistes, avaient pointé du doigt sur les réseaux sociaux certains éléments du magazine d'Elise Lucet qu'ils estimaient incohérents, voire complètement faux. Quelques jours plus tard, le Conseil supérieur de l'audiovisuel avait reçu plus de 500 signalements concernant ce numéro. De son côté, France 2 avait publié une réponse point par point aux critiques faites à l'encontre du numéro d'"Envoyé spécial".
Dans une décision publiée ce lundi, le gendarme de l'audiovisuel précise avoir été saisi par de nombreux téléspectateurs et par des parlementaires au sujet du magazine de France 2. Les plaignants dénonçaient une émission "totalement à charge" contre le glyphosate, véhiculant de fausses informations et stigmatisant les agriculteurs utilisant cet herbicide.
"Le Conseil a relevé que l'objet de l'émission n'était pas d'apporter un éclairage scientifique sur la dangerosité du glyphosate, mais de présenter les pratiques de la société Monsanto en matière de recherche scientifique et d'études relatives au glyphosate. Dans la plupart des sujets, il était rappelé l'absence de consensus scientifique sur le caractère cancérogène du glyphosate", souligne le CSA dans sa décision. De plus, le Conseil présidé par Roch-Olivier Maistre note que l'expression des différents points de vue a été assurée par l'émission, "dans la mesure où ont été invités à s'exprimer un représentant de la société BAYER France", "les chercheurs mis en cause en raison des études qu'ils avaient produites", "des responsables politiques français" et "un agriculteur avançant que le glyphosate ne présente pas de danger cancérogène".
Le CSA reconnaît que la diffusion de certains témoignages de personnes attribuant leurs maladies respectives au glyphosate a pu heurter le public. Toutefois, il ne considère pas qu'un manquement de la chaîne "à ses obligations ait été caractérisé". "En diffusant un dialogue entre deux agriculteurs céréaliers aux méthodes opposées, l'émission n'a pas donné lieu à une stigmatisation de l'agriculteur pratiquant une agriculture conventionnelle", ajoutent les Sages. Et de conclure : "Le CSA a estimé qu'il ne pouvait pas être reproché à la chaîne d'avoir manqué à ses obligations en matière d'honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information, ni en matière de dignité de la personne humaine et de présentation des différents points de vue."
Invité en janvier du "Quart d'heure médias" de puremedias.com, Yannick Letranchant, patron de l'information de France Télévisions, avait répondu aux critiques contre ce numéro d'"Envoyé spécial" :