M6 renoue avec le programme de type militaire. Ce matin, la Six présentait à la presse sa nouvelle émission "Forces Spéciales - L'Expérience", qui devrait très prochainement arriver en grille. Destiné à être diffusé en prime-time, durant plusieurs soirées, ce nouveau programme est l'adaptation du format anglais "SAS: Who Dares Wins", diffusé sur Channel 4 depuis 2015. Derrière "Forces Spéciales - L'Expérience", on retrouve Adventure Line Productions, habituée à travailler avec TF1 ("Koh-Lanta") et France 2 ("Fort Boyard", "Boyard Land") mais moins avec M6.
Directeur adjoint des productions externes de flux du groupe M6, William Lebugle a prévenu : "Oubliez toutes les émissions militaires que vous avez pu voir sur M6 auparavant". Effectivement, "Forces Spéciales - L'Experience" n'a strictement rien à voir avec "Garde à vous" et "Le sens de l'effort", les deux précédentes émissions du genre diffusées sur la Six. "'Forces Spéciales - L'Expérience' tord complètement la façon de capter un programme de flux", confirme Frédéric Gilbert, producteur en charge du programme chez Adventure Line Productions.
Narrée comme une série-documentaire, "Forces Spéciales - L'Expérience" suit l'expérience de 25 civils qui décident de suivre un stage d'entraînement pour faire partie des Forces spéciales, ces unités d'élite sur-entraînées qui constituent un maillon essentiel de la force militaire française. Dans ce programme, les 22 hommes et 3 femmes, tous en bonne condition physique - certains étant même des sportifs aguerris -, sont encadrés par 4 instructeurs, tous anciens des forces spéciales : Ryan*, le chef-instructeur et tireur d'élite, Victor, auparavant dans la garde rapprochée des personnalités sensibles, Crao, qui a officié dans le contre-terrorisme, et Bije, qui a travaillé dans la protection des hautes autorités.
Tourné sur neuf jours dans une ancienne base militaire, dans le Nord de la France, le programme reproduit des pans de la formation hyper-exigeante des forces spéciales. Oubliée leur identité civile, les participants ne sont pas appelés par leur prénom mais par le numéro de leur brassard. Ils vont bien sûr devoir se dépasser physiquement - le stage commence par une course de 10km avec un sac d'une dizaine de kilos sur le dos - et résister mentalement. Dès le premier épisode, dont nous avons pu voir les quarante premières minutes, ils sont emmenés, sac noir sur la tête, dans un lieu secret où se déroule le très intimidant entretien tactique.
"Nous avons tout filmé au plus près de la réalité de ces stages, parfois extrêmes. Ce n'est pas de la télé-réalité. Moi-même, je n'ai jamais été en contact avec les volontaires", explique Frédéric Gilbert, le producteur. Pour limiter au maximum les contacts des participants avec les équipes techniques et faire oublier l'aspect télé de l'expérience, de nombreuses séquences sont tournées via des caméras fixes. "C'est une garantie d'authenticité. Les participants ne sont pas là pour passer à la télé ou gagner de l'argent mais pour le dépassement de soi et les instructeurs sont autonomes et ne sont pas non plus en contact avec la production pendant le tournage", poursuit Frédéric Gilbert.
Les instructeurs assurent avoir eux-mêmes conçu le déroulé du stage. "On a conçu le programme du stage de A à Z. Rien n'a été imposé par la production. Ils ont juste fait une captation. La seule contrainte liée à la télé, c'est la durée du stage", explique Ryan, le chef-instructeur. Les quatre anciens membres des forces spéciales, réputées ultra-discrètes et fuyant les médias, jurent d'ailleurs que c'est la raison pour laquelle ils ont accepté de passer dans la lumière. "On montre la vraie image de l'armée qui n'est pas seulement celle du militaire musclé qui passe son temps à hurler. Ça change des autres émissions sur les militaires", assure l'un deux, ravi du montage du programme.
Ryan, le chef-instructeur, espère lui que cette série-documentaire "changera le regard des civils par rapport à l'armée". Quant à la première concernée, qu'en pense-t-elle officiellement ? Les instructeurs précisent que le COS ("commandement des opérations spéciales", ndlr) a été contacté en amont du tournage. "Ils n'ont pas souhaité apporter d'aide au programme mais ils ne l'ont pas condamné non plus", assurent-ils. La seule demande de la Grande Muette ayant été de s'assurer du respect du secret militaire concernant certains aspects de la formation.
* Les prénoms des instructeurs sont des pseudonymes