Il se sera pas affiché dans les couloirs du métro mais préfère en rire. Sur X, le nouveau nom de Twitter, comme dans "Le grand dimanche soir", la déclinaison dominicale de l'ancienne émission quotidienne de Charline Vanhoenacker, l'humoriste Waly Dia a évoqué à plusieurs reprises ses déboires avec la RATP et la SNCF ce samedi 27 et dimanche 28 janvier 2024. "J'ai failli ne pas venir", a-t-il d'abord déclaré en ouverture de sa chronique sur France Inter.
Interrogé par l'animatrice belge sur les raisons d'une potentielle absence, il a continué sur sa lancée. "Non, je suis venu en métro. J'avais peur de ne pas pouvoir rentrer, en plus ça fait longtemps que j'étais là c'était en décembre de l'an -1 avant Oudéa-Castera", a lancé l'humoriste de 35 ans en référence aux nombreuses polémiques autour de la ministre depuis qu'elle est en charge du portefeuille de l'Éducation nationale.
Pourtant, Charline Vanhoenacker elle-même avait donné le ton à l'intervention de son camarade en l'annonçant quelques secondes plus tôt. "Pour bien équilibrer et calibrer ses chroniques, moi j'ai conseillé à quelqu'un, je dis : 'Écris tes textes comme si tu devais les imprimer sur ton visage'. C'est un indice, bien sûr", a annoncé la Belge. Elle a ensuite précisé que l'affiche de spectacle de Waly Dia "a fait couler de l'encre, pas que sur son visage". puremedias.com vous propose de revisionner la séquence.
Jeudi 25 janvier, "Le Monde" avait en effet révélé que l'affiche de son nouveau spectacle, "Une heure à tuer", avait été recalée par Mediatransports, la régie publicitaire en charge de l'affichage pour la RATP et la SNCF. Présentant le visage de l'humoriste marqué de phrases politiques telles que "Je suis comme l'IGPN, je ne suis pas là pour faire le procès des policiers" ou "Macron, c'est comme un père alcoolique, à la maison il te pourrit la vie, dehors il te fout la honte", l'affiche n'a donc pas été affichée dans les gares ou les couloirs du métro parisien. Pour justifier cette interdiction, Mediatransports avait invoqué "un caractère politique incompatible avec le devoir de neutralité qui s'impose dans les transports publics et pourrait être considérée comme diffamatoire ou injurieuse".
Deux jours plus tard, Waly Dia avait publié sur l'ancien réseau social à l'oiseau bleu une version mise à jour de son visuel où le titre de son spectacle était renommé "Une heure de retard". Les phrases à inscrites sur son visages étaient alors remplacées par des affirmations sur les retards du RER ou la pollution du métro. Sur son front, on pouvait encore lire "I love Castex", référence à l'ancien Premier ministre, devenu Président-directeur général du groupe RATP.
Sur la joue du comédien, la mention "Ne met pas des vannes sur Macron et la police sur ton affiche, tu risques de te faire interdire très fort" est inscrite. Avec ce détournement de circonstance, l'humoriste a surfé sur sa déconvenue pour assurer une promotion au-delà des couloirs du métro et en faire un événement médiatique.