Alba Ventura fait son mea culpa du bout des lèvres. Massivement critiquée sur les réseaux sociaux, l'éditorialiste politique est revenue sur sa chronique, consacrée le 16 janvier dernier sur RTL, aux fautes de français du nouveau ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, lors de son déplacement à Kiev. Invitée de "C médiatique" sur France 5 ce dimanche 4 février 2024, elle a adressé ses "excuses" au ministre.
"Ce qui m'a d'abord frappé, c'est la construction de ses phrases et c'est un ministre des Affaires étrangères, ce n'est pas un sous-ministre au chou farci donc forcément, je me suis dit 'wow'. Bon, ça m'a heurté", a déclaré la journaliste de 54 ans pour justifier sa décision d'y consacrer une chronique. "J'ai compris que j'avais blessé beaucoup de personnes. Deux personnes proches de lui m'ont appelée immédiatement, donc voilà", a-t-elle résumé.
Pour autant, Alba Ventura a précisé qu'elle avait déjà rencontré Stéphane Séjourné auparavant et qu'il n'avait pas fait de fautes. "On a eu une conversation pendant deux heures où je ne l'ai jamais vu tronquer une phrase", a-t-elle détaillé. Le ministre avait précisé quelques jours plus tard dans un entretien au "Parisien" que son trouble dyslexique se faisait plus présent lors de situations de stress, forcément intensifié par ses nouvelles fonctions au sein du gouvernement de Gabriel Attal.
"Donc j'ai compris qu'il y avait deux situations. Donc encore une fois si je l'ai blessé, je m'en excuse", a reconnu Alba Ventura, juste avant de confirmer à nouveau le bien-fondé de sa chronique, selon elle. "Mais voilà, je pense que c'est un ministre des Affaires étrangères (...) et je crois qu'on peut l'aider". Et jusqu'à se féliciter d'avoir pointé ses fautes de français malgré son handicap : "En même temps d'avoir dit 'j'ai une dyslexie', ça aide aussi les enfants qui sont dyslexiques à se dire : on peut l'être et réussir. Je trouvais que c'était plutôt bien donc j'ai peut-être mis les pieds dans le plat mais finalement ça a été pour du bon".
Dans son billet d'humeur diffusé le 16 janvier 2024, Alba Ventura avait concédé au nouveau ministre que le quai d'Orsay était "une lourde charge" le mettant dans une situation "un peu stressante mais quand même". Tour à tour, elle avait souligné les fautes de français dans le discours de l'homme politique de 38 ans et commenté : "Ah ! Ça frotte là" ou encore "ça pique", avant de le corriger. "On n'est pas obligé de s'exprimer dans un phrasé sophistiqué parce qu'on est au quai d'Orsay ou au ministère des Affaires étrangères. Mais pardon, cela demande une expression correcte. Son public ce sont des diplomates, des ambassadeurs, des membres de gouvernement ou des chefs d'État. Et puis, il représente la France et donc, d'une certaine manière, la langue française aussi", avait-elle développé avec de conclure : "Donc allez, un petit effort M. Séjourné !".
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes avaient épinglé la chronique, jusqu'à la qualifier de "chronique de la honte" car Alba Ventura, si elle soulignait les fautes du ministre des Affaires étrangères, n'avait jamais mentionné son trouble de langage, classé comme handicap par l'Organisation mondiale de la santé depuis 1991, dont on estime à 5 à 10% le taux de personnes atteintes dans le monde.