Souvenez-vous. En 2010, l'affaire Bettencourt, un scandale politico-financier, faisait la Une des journaux. Treize ans plus tard, en novembre 2023, Netflix mettait en ligne "Affaire Bettencourt : Scandale chez la femme la plus riche du monde". Cette série documentaire en trois épisodes retrace les grandes lignes de cette affaire qui s'est invitée jusqu'au plus haut sommet de l'État. Invité au micro de Léa Salamé sur France Inter ce mardi 20 février, l'un des protagonistes de l'affaire, François-Marie Banier, a donné son avis pour le moins tranché sur la série documentaire. "Je viens de le voir, et je vais leur coller deux procès, et en plus un autre pour contrefaçon", assure le photographe et écrivain, venu parler de son dernier livre, "Dialogues interrompus". puremedias.com vous propose de visionner la séquence dans la vidéo ci-dessus.
Tout avait commencé quand la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, a attiré l'attention du fisc. Celle-ci accusait le photographe et écrivain d'avoir extorqué de somptueux cadeaux à sa mère qu'il considérait comme son amie et bienfaitrice.
En juin 2010, l'affaire avait été rendue publique lorsque le média d'investigation "Mediapart" avait publié des bandes d'enregistrement de la milliardaire, mettant en évidence de possibles conflits d'intérêt entre la principale actionnaire de L'Oréal et Eric Woerth , alors ministre du Travail, ainsi qu'un possible financement illégal de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. Au total, dix hommes sont soupçonnés d'avoir profité de la vulnérabilité de l'héritière afin de lui extorquer d'immenses sommes d'argent.
Parmi ceux-ci, François-Marie Banier, donc. Condamné en 2016 pour "abus de faiblesse" sur Liliane Bettencourt et quatre ans d'emprisonnement avec sursis, il signe l'année suivante un accord de gré à gré avec Françoise Meyers. "Vous n'avez pas le droit de vous exprimer publiquement sur cette affaire, vous le faites un peu quand même", lui rappelle Léa Salamé.
Mais l'auteur refuse pour autant de raconter sa version des faits dans un livre. "Parce que les gens, qu'on prend pour des cons, ils ont tout compris. Et donc ce n'est pas la peine. Ils savent qui elle était, et ce n'est pas la peine". "Dans ce documentaire, que vous avez vu, on dit que Banier n'aime pas l'argent, il adore l'argent", rappelle alors la journaliste. "Qui dit ça ? Quelqu'un qui n'y connaît rien. Qui me voit quand ? Qui sait quoi ? Évidemment, quelqu'un qui reçoit beaucoup d'argent se dit 'mais pourquoi ? Je serais une femme, il aurait été un homme, il n'y aurait pas eu toutes ces histoires".