"Pas que je sache", avait assuré Barbara Lefebvre jeudi, en direct sur France 2, quand Karim Rissouli lui avait demandé si elle était un soutien de François Fillon. Mais si elle a démenti sur le plateau de "L'émission politique" puis le lendemain sur Europe 1, celle qui a confronté Emmanuel Macron lors du magazine du service public fait finalement marche-arrière, dans une longue tribune publiée sur le site du Figaro, et confie désormais soutenir le candidat des Républicains à la présidentielle, tout en étrillant les journalistes.
"Assisté par Léa Salamé, (Karim Rissouli) m'intime de répondre : coupable ou non coupable, soutien de Fillon ou non ? Mon sang ne fait qu'un tour. Je n'aurais pas d'autre choix que dire oui ou non, sans aucun espace pour m'expliquer. Ils attendent l'aveu. Je botte donc en touche ironiquement : 'Pas que je sache'. Vendredi matin, j'apprends par la presse que je suis une 'filloniste cachée', une menteuse éhontée. Je contacte Europe 1 pour clarifier. Je pensais que la polémique était close. Apparemment pas, une douzaine de journalistes m'ont contactée au cours de cette journée. Qui leur a donné mon numéro personnel ? Le masque doit tomber", écrit ainsi Barbara Lefebvre.
L'enseignante assure ainsi ne pas avoir "menti à Karim Rissouli". "Il raconte dans la presse que la rédaction a 'longuement discuté avec moi' : je ne crois pas avoir passé plus de dix minutes avec la journaliste, charmante au demeurant, qui m'a appelée pour m'inviter et quinze avec Karim Rissouli la veille de l'émission. Longuement ne me paraît donc pas le terme approprié. Seul Karim Rissouli m'a interrogée sur mes positions politiques par cette unique question 'êtes-vous encartée ?'. Je ne le suis pas. Il ne m'a rien demandé d'autre. Profilage politique express", raconte-t-elle, affirmant par ailleurs qu'il était facile de retrouver des traces de sa participation à une réunion "Familles avec Fillon".
"Donc soit France 2 n'avait rien vérifié, soit France 2 le savait mais a attendu la fin de l'émission pour me piéger et faire du buzz", résume Barbara Lefebvre, avant de rappeler ne pas faire partie de l'équipe de campagne de François Fillon ou même être encartée auprès du parti. Et selon elle, si la polémique est née, c'est pour éclipser le contenu de son échange avec l'invité du jour. "Emmanuel Macron a été mis en difficulté. Voilà tout le problème. Touche pas à mon Macron, tape sur Fillon", estime-t-elle, avant d'affirmer être désormais un soutien du candidat de la droite et du centre pour le premier tour de la présidentielle, le 23 avril.
"L'ouverture d'esprit que j'ai rencontrée dans les réunions de la société civile avec Fillon, leur intérêt sincère pour la question du handicap, leur vision cohérente du projet à mettre en oeuvre m'ont convaincue que François Fillon avait le meilleur programme. Désormais, je participerai donc à ces réunions en tant que soutien et non plus simple membre de la société civile", se justifie Barbara Lefebvre, concluant sa tribune d'un "Merci à M. l'inquisiteur Rissouli et aux Marcheurs déchaînés de m'avoir ouvert un peu plus les yeux".