Rififi à "L'Obs". Selon Libération, les deux directeurs adjoints de la rédaction de l'hebdomadaire, Aude Lancelin et Pascal Riché, ont été écartés par le directeur du magazine, Matthieu Croissandeau. Alors qu'on le disait menacé, ce dernier a finalement été confirmé dans ses fonctions par les propriétaires du magazine, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, lors d'un conseil de surveillance. Propriété du groupe Le Monde, "L'Obs" a été racheté par les BNP en janvier 2014.
Selon nos confrères, Pascal Riché, co-fondateur du site Rue 89 racheté en 2011 par "L'Obs", aurait été évincé en raison des mauvais résultats de la version numérique de l'hebdomadaire, dont il avait la charge. Aude Lancelin paierait quant à elle ses divergences avec Matthieu Croissandeau concernant la ligne éditoriale de "L'Obs". "Elle aurait milité pour orienter le journal vers une ligne politique plus à gauche, tandis que Matthieu Croissandeau, soutenu par les actionnaires, défend depuis son arrivée en 2014 une ligne ouverte 'à toutes les gauches'", explique Libération. Contacté par puremedias.com, Matthieu Croissandeau n'a pas donné suite.
Ces évènements interviennent alors que l'hebdomadaire affiche une diffusion moyenne payée en baisse de 13% en 2015 à près de 400.000 exemplaires contre 460.000 en 2014 (ACPM). Malgré une nouvelle formule lancée en octobre 2014, les ventes en kiosques du magazine fondé en 1964 par Jean Daniel et Claude Perdriel sont également en repli de 17% sur un an, passant de 47.000 à 39.000 exemplaires.
Invité en février dernier de "Médias, le mag" sur france 5, Matthieu Croissandeau avait expliqué que la bataille des kiosques n'était pas prioritaire puisque 90% des ventes de L'Obs se font via les abonnements. Concernant la baisse de ces derniers, le directeur de "L'Obs" l'avait à l'époque expliquée par "la stratégie d'assainissement du portefeuille d'abonnés" mise en oeuvre par son hebdomadaire. Autrement dit, "L'Obs" compte désormais privilégier les véritables abonnements payants en supprimant par exemple les "ventes par tiers", c'est à dire les abonnements offerts aux aéroports et aux hôtels par exemple.