L'hommage d'Emmanuel Macron, le Marseillais. Dans un communiqué hier, le président de la République s'est dit "touché" après l'annonce de la mort à l'âge de 78 ans de Bernard Tapie "dont l'ambition, l'énergie et l'enthousiasme furent une source d'inspiration pour des générations de Français".
Le chef de l'État s'est aussi adressé à des Marseillais particulièrement endeuillés tant l'homme d'affaires a joué un rôle dans la vie économique, politique et médiatique de la ville. Dans une lettre publiée, dès hier soir, sur le site internet de "La Provence ", il dit toute son admiration à sa persévérance et son parcours ponctué de "victoires". "Le visage de la victoire s'en est allé. Pour tous les Marseillais, pour tous les passionnés de football, pour moi, Bernard Tapie restera à jamais celui qui, à force d'énergie, d'engagement et de talent, emmena l'OM sur le toit de l'Europe", écrit Emmanuel Macron.
Et le fan invétéré de l'OM de se remémorer la victoire du club de la cité phocéenne en Ligue des champions en 1993 : "Je n'oublierai pas cette nuit enchantée de mai 1993 où, quelques minutes après le but de Basile Boli, porté en triomphe par quelques hommes en blanc et bleu, il brandit, sourire aux lèvres, la coupe aux grandes oreilles tant attendue par toute une ville, par tout un peuple". "À jamais les premiers", poursuit-il, en référence au slogan du club en 1993.
Depuis son entrée dans la vie politique, Emmanuel Macron communique, dès qu'il le peut, sur sa passion pour l'OM. Une scène du documentaire "Les coulisses d'une victoire", diffusé le 8 mai 2017 sur TF1, au lendemain de sa victoire à la présidentielle, avait particulièrement été remarquée à l'époque : elle montrait celui qui était alors candidat plus soucieux de la défaite de son club fétiche à domicile face au club voisin de l'AS Monaco que concentré sur les aspects pratiques qui entouraient sa campagne.
Mais au-delà de l'OM, Bernard Tapie "restera à jamais", pour Emmanuel Macron "comme l'homme de Marseille" : "La direction de l'OM, les élections, la reprise de ce grand journal, 'La Provence' : jusqu'au bout, il s'engagea pour les Marseillaises et les Marseillais". Coutumier de la reprise d'entreprises en difficulté, l'homme d'affaires a, en effet, racheté le quotidien lourdement endetté à la fin de l'année 2012 au groupe Hersant médias (GHM). Un ruban noir a aujourd'hui été déployé sur le toit du siège de "La Provence".