Rentrée chargée pour Laurent Ruquier. Outre la nouvelle formule d'"On n'est pas couché" ce samedi, l'animateur a lancé les nouvelles saisons des "Enfants de la télé" sur France 2 et des "Grosses Têtes" sur RTL, avant un éventuel deuxième numéro du "Grand Oral" sur la Deux. puremedias.com s'est entretenu avec l'animateur.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
Votre rentrée a démarré dimanche, avec le retour en hausse des "Enfants de la télé" sur France 2. L'émission a mis du temps à s'installer à 19h l'an dernier avant de prendre ses marques. Le pari est réussi ?
Je ne sais pas si on peut dire cela... J'ai été surpris d'ailleurs qu'on dise que cela a très bien marché dimanche dernier. Je pense que je fais cette émission pour que nous fassions 15% de parts de marché. Je ne trouve pas que 10% soit un résultat super satisfaisant. Ce qui prouve bien d'ailleurs que les temps ont changé et que l'audience et la part de marché d'aujourd'hui ne sont plus celles d'hier. D'ailleurs, j'y vois un très gros paradoxe parce que les mêmes journalistes me disent que je fais un succès à 10% avec "Les enfants de la télé" me disent le contraire avec les 18% d'"On n'est pas couché" ! On marche sur la tête dans ce métier ! (Rires)
Ce sont "Les enfants de la télé" qui vous ont donné envie de plus de bienveillance dans "On n'est pas couché" ?
Non. J'ai toujours fait les deux, j'ai toujours fait des émissions d'accueil et je n'ai jamais été un animateur lisse. Je lis la presse, je lis les livres des gens que je reçois, j'écoute les albums... Je travaille. Les gens qui viennent, dans "Les enfants de la télé" comme "On n'est pas couché", savent que je travaille. Et je croise peu de confrères dans les théâtres, salles de cinéma et autres, à l'exception de Michel Drucker...
Marc-Antoine Le Bret n'était pas de cette première.
Non. Mais il sera là en cours de saison.
"J'aimerais bien que Franck Ferrand vienne nous régulièrement aux 'Grosses Têtes'"
Lundi, vous avez fait aussi votre rentrée aux "Grosses Têtes". Vous restez leader l'après-midi sans souci... au moment où RTL a elle perdu son leadership depuis janvier. Cela vous a-t-il affecté ?
D'abord, je vais faire la réponse "TPMG : tout pour ma gueule" : "Les Grosses Têtes" n'ont pas perdu leur leadership. Ensuite, RTL a retrouvé son leadership en part de marché en fin de saison, correspondant au nombre de minutes où la radio est écoutée, ce qui compte avant tout. Et je pense que c'est aussi le jeu : parfois ce sera France Inter, d'autres fois RTL... Ce n'est pas bien méchant et la maison va très, très bien. Si toutes les stations avaient les résultats de RTL, tout le monde s'en porterait pour le mieux.
A quelles nouvelles recrues peut-on s'attendre ?
Marc Lambron est arrivé cette semaine. Mais c'est toujours difficile d'évoquer les recrues parce qu'on ne sait jamais s'ils vont rester ou faire une ou deux émissions. C'est plus simple de parler de ceux qui ont marché la saison passée, comme Sophie Davant, Jean-Luc Lemoine, Artus, Melha Bedia, Yoann Riou, Marc Lavoine, Muriel Robin, Pierre Palmade... Pour cette saison, j'aimerais bien que Franck Ferrand vienne nous voir régulièrement et que Gad Elmaleh revienne.
Christine Bravo ne cache pas être fâchée avec vous.
Oui, nous sommes fâchés. Elle a raison ! Enfin, c'est elle qui est fâchée, pas moi ! Bon, je suis assez tranquille... (Rires)
"'On n'demande qu'à en rire' ne doit pas aller plus loin qu'une saison ou quelques primes si elle doit revenir"
RTL a changé de patron cet été avec l'arrivée de Régis Ravanas. L'avez-vous rencontré ? Que vous a-t-il dit ?
Je l'ai rencontré deux ou trois fois. Il arrive ici d'abord en observateur. C'est quelqu'un d'assez sage pour ne pas changer brusquement une formule qui fonctionne mais instaurer des changements à doses homéopathiques. Je l'ai trouvé sympathique. Mais c'est toujours difficile de parler d'un directeur : on le trouve sympathique quand il vous aime bien, et le jour où il vous vire ça va moins bien. (Rires)
En mai, Catherine Barma nous confiait travailler au retour d'"On n'demande qu'à en rire" sous la forme de primes exceptionnels. Vous seriez partant pour y retourner ?
Je suis un vieux monsieur donc je ne suis pas sûr que je pourrais refaire une quotidienne. Mais sous la forme de primes, pourquoi pas. J'ai adoré faire "On n'demande qu'à en rire". Mais je pense que c'est une émission qui ne doit pas aller plus loin que quelques primes ou une saison si elle doit revenir. Nous avons bien fait d'arrêter à un moment donné puisqu'il n'y a pas un renouvellement permanent des humoristes qui permettrait à l'émission de revenir saison après saison. C'est bien de laisser une génération percer puis revenir. Nous avons fait naître plein de gens grâce à cette émission, dont certains sont devenus aujourd'hui des vedettes. Peut-être est-il effectivement temps de découvrir une nouvelle génération et ce serait tout à l'honneur du service public de relancer l'émission.
TF1 a officialisé cette semaine la participation de Yoann Riou à "Danse avec les stars". Comme Jean-Marie Bigard, Titoff, Artus, Arielle Dombasle et Jeanfi Janssens avant lui. Vous êtes un vrai fournisseur de danseurs !
Je fournis "Danse avec les stars". Je dois tenir un dancing visiblement ! (Rires) J'imagine que c'est parce que nous avons des personnes populaires dans l'émission, tout simplement.
Yoann Riou est devenu un sociétaire marquant des "Grosses Têtes" en peu de temps. N'y a-t-il pas un peu de tristesse ou de frustration à devoir s'en passer quelques semaines ?
Je n'ai vraiment aucun problème avec cela. J'ai toujours laissé libres les gens avec lesquels je travaille, déjà à l'époque "Rien à cirer" sur France Inter. La meilleure façon de continuer à garder les gens, c'est de les laisser libres.
"Si Patrick Sébastien n'était pas fâché avec moi, je le ferais venir volontiers aux 'Grosses Têtes'"
Vous avez aussi animé "Le grand oral", succès d'image, moins d'audience. Vous rempilez pour le deuxième numéro ?
Je n'en sais rien. Je sais que la chaîne doit réfléchir à un numéro 2. Michel Field et la direction avaient l'air contents de moi. Mais je n'ai aucun problème à l'idée qu'ils puissent penser à quelqu'un d'autre. Je ne me sens pas propriétaire du "Grand Oral" ou des "Enfants de la télé" d'ailleurs. Je me sens propriétaire d'"On n'est pas couché" parce que je l'ai créée. Maintenant, si la chaîne pense que je suis le plus adapté pour ce deuxième numéro, je serai ravi de le faire.
C'est devenu une question rituelle : Europe 1 a une nouvelle fois revu sa grille et c'est maintenant Matthieu Noël qui sera face à vous entre 16h et 18h. Vous avez un mot d'encouragement pour lui ?
J'ai toujours trouvé que Matthieu Noël avait du talent, même si nous n'avons jamais travaillé ensemble. Je lui souhaite beaucoup de chance. Ce n'est pas facile aujourd'hui, qui qu'on soit sur Europe 1, de récupérer des auditeurs.
Enfin, pour la première fois depuis le lancement d'"On n'est pas couché", Patrick Sébastien ne vous fera plus de passage de relais. Vous pensez qu'il va manquer à France 2 ?
Bien sûr. Je n'ai d'ailleurs jamais compris Patrick parce qu'il arrive à se fâcher même avec les gens qui l'aiment. J'ai toujours dit beaucoup de bien de ses émissions et avant tout de l'artiste qu'il est. J'ai toujours aimé que les gens qui font de la télévision soient des artistes avant tout, et nous sommes peu - je me mets dedans, avec Jacques Martin et Patrick. En revanche, il est vrai que la personnalité de Patrick fait qu'il était devenu difficile de lui parler. Et il dit des horreurs sur moi qui sont totalement incompréhensibles, d'autant plus que je l'ai reçu à chaque fois dans "On n'est pas couché" par exemple. Je trouve qu'il n'a pas beaucoup de mémoire et je trouve triste qu'il se fâche avec des gens qui l'aiment bien, ce qui était mon cas. S'il n'était pas fâché avec moi - moi je ne le suis pas avec lui -, je le ferais venir volontiers aux "Grosses Têtes".