Des menaces vouées à rester impunies ? Le 10 mars dernier, sur le plateau de l'émission de Thierry Ardisson, "Les Terriens du dimanche", celui qui a rejoint la bande des sept mercenaires cette saison, Pierre Liscia, avait refusé de serrer la main à l'homme d'affaires controversé Rachid Nekkaz. L'élu du 18e arrondissement de Paris avait justifié cet acte symbolique de la façon suivante : "Vous incitez les hommes à imposer le port de la burqa à des femmes qui ne le veulent certainement pas. Cher monsieur, je ne vous ai pas serré la main, ça ne vous a pas échappé. Je crois très sincèrement que vous avez préféré la cravate à la barbe".
Pierre Liscia avait enfin qualifié Rachid Nekkaz d'"islamiste" ; des propos qui avaient laissé de marbre l'intéressé, qui s'était contenté de répliquer : "Vous ne m'avez pas serré la main et donc je ne vous répondrai pas". La position du chroniqueur n'avait pas fait l'unanimité parmi les téléspectateurs. Ainsi Pierre Liscia avait-il affirmé avoir été la cible d'un flot ininterrompu d'insultes et de menaces de mort "essentiellement sur Facebook, et par message privé Messenger" après la diffusion de la séquence sur C8. Il avait donc porté plainte. Mais la brigade de répression de la délinquance contre la personne a décidé mardi de classer sa plainte sans suite, comme l'a lui même révélé Pierre Liscia sur Twitter.
Il a ainsi publié une capture d'écran du mail laconique envoyé par les services de police, qui justifient leur impossibilité de donner une suite favorable à sa plainte de la façon suivante : "La société Facebook n'a pas donné suite à notre réquisition, les titulaires des comptes menaçants devant se trouver à l'étranger. De ce fait, l'affaire est classée sans suite".
Une justification qui n'a pas convaincu un Pierre Liscia visiblement remonté. "Aujourd'hui en France, vous pouvez être victime d'un raid numérique massif de plus de 20.000 messages de haine et d'insultes à caractère raciste, antisémite et homophobe – dont des centaines de menaces de mort – sans que la justice n'y puisse rien", a-t-il indiqué.
Mais l'élu parisien - qui a interpellé le nouveau secrétaire d'Etat au numérique Cédric O et la nouvelle porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, ou encore le ministère de l'Intérieur sur le sujet en les taguant dans son tweet - ne compte pas en rester là. "Je me réserve le droit d'utiliser toutes les voies de recours possibles", a tenu à préciser Pierre Liscia. A l'heure actuelle, la fameuse séquence qui lui a valu tant d'ennuis est toujours épinglée en tête de son compte Twitter, où elle a été vue près de 245.000 fois.