Etre "portraitisé" en 4e de couv' de Libération, c'est la consécration ultime pour un artiste. Ce matin, Lou Doillon aurait pu être fière de se retrouver dans la dernière page du quotidien. Depuis la sortie de son album, "Places", la fille de Jane Birkin et Jacques Doillon jouit d'une très bonne presse. Le public a également été sensible puisque 24.000 exemplaires du disque ont été écoulés lors des deux premières semaines de vente.
Mais ce matin, Libération va à contre-courant des critiques et accorde un portrait plutôt saignant à Lou Doillon. Si les premières lignes sont plutôt neutres, la suite l'est beaucoup moins. Tout d'abord, la voix de la comédienne-chanteuse est la même qu'"un paquet de filles séduisantes sur YouTube". Et son disque en prend un coup. "Elle est drôlement jolie, cette Lou Doillon. Racée, disons. Dans la vraie vie, une rigolote. Plus que son album, un brin chiant" lâche Libération.
"La première chanson distille une petite séduction vite dissoute dans la monotonie des neuf suivantes. On écoute une fois, pas deux" se justifie Marie-Dominique Lelièvre, auteure du portrait. L'une des raisons est le manque d'originalité de l'artiste : "Lou Doillon, elle, ne chante pas plus mal qu'une autre. Pas mieux non plus". Puis, Libération revient sur la carrière de Lou Doillon dans le mannequinat.
"Lou Doillon a un vrai physique. En version glamour cela peut donner une belle gueule de Lauren Bacall. Au lieu de quoi, elle fait l'égérie grunge chez Givenchy, Morgan, Mango, Vanessa Bruno, à la Redoute et chez H&M (avec Lizzie Jagger, autre fille de)" regrette le quotidien. Et afin d'appuyer ses propos, Libération reprend des commentaires d'internautes sur une série de clichés pour le blog du Sartorialist, qui sont loin, très loin d'être objectifs.
"'Géniale ! Quel fabuleux sens du style', commente sur le blog une Carolina. 'Tu rigoles ! Voilà pourquoi je déteste le style français. Vite, des Italiennes, des Anglaises !' rétorque Laguna Beach. 'On la voit souvent dans le Elle. Elle fait quoi, au juste ? Une actrice, non ?' demande une autre en anglais" peut-on lire dans ce portrait. D'ailleurs, les multiples casquettes de la comédienne et chanteuse sont l'objet de nouvelles critiques.
"Lou Doillon est une 'fille de'. Ce n'est ni un métier ni une aptitude, mais une rente. Enfant d'oligarques, elle peut jouir des privilèges de sa caste sans faire ses preuves" résume le quotidien qui s'imagine la suite. "Après le cinéma, le mannequinat, le stylisme, la chanson, que reste-t-il à essayer ? Le football, l'enseignement, la cuisine, la recherche médicale ? Euh... La littérature, peut-être... Maman connaît Antoine G" conclut Libération...