Il n'a toujours pas digéré la nouvelle. Le 5 mai dernier, dans un communiqué, France Télévisions a officialisé l'arrêt de "Plus belle la vie" sur France 3, prévu au mois de novembre, après 18 ans de bons et loyaux services sur la chaîne des régions. L'annonce avait été faite sur place, dans les studios de la Belle de Mai à Marseille, quelques instants plus tôt, par Stéphane Sitbon-Gomez, le directeur des antennes et des programmes du service public, qui a fait face à l'équipe du feuilleton quotidien réunie sur l'emblématique et fictive place du Mistral.
Deux mois après, Laurent Kérusoré, qui joue depuis 2005 le rôle de Thomas Marci, garde un souvenir amer de cet instant solennel. Dans une interview accordée ce mercredi à "Ici Paris", il l'affirme : "La série était devenue l'antidépresseur des Français. Il y a quelque chose de très social dans 'Plus belle la vie'. Retirer un programme qui aide les gens, c'est minable de la part d'une chaîne du service public".
Le comédien critique ensuite la méthode employée par France Télévisions pour officialiser l'arrêt du feuilleton quotidien. "Ca s'est fait de la pire manière qui soit, estime-t-il. Personne ne se doutait de rien, vraiment. On l'a appris en même temps que les téléspectateurs".
Laurent Kérusoré se fait ensuite plus précis dans le choix de ses cibles, en mentionnant la présidente de France Télévisions ainsi que son bras droit Stéphane Sitbon-Gomez : "Je pensais que le service public était fier de nous avoir... A priori non, car il paraît que nous sommes trop populaires et que madame Ernotte veut faire de la culture... Apparemment, la culture populaire ne l'intéresse pas ! Madame Ernotte ne s'est même pas déplacée pour nous annoncer la mauvaise nouvelle, pas même un courrier. Elle a envoyé l'un de ses bras droits". Et l'interprète de Thomas Marci de porter l'estocade : "On a été virés par un énarque qui, dans deux ans, travaillera dans une banque ou chez Orange. Virés par un énarque, je ne comprends pas...".
Le comédien assure néanmoins dans la foulée que "tous les comédiens et techniciens sont dans un esprit positif, sans aucune haine". "Mais je n'aimerais vraiment pas être à la place des dirigeants de France Télévisions", conclut Laurent Kérusoré.