"Avec le lancement de "Plus belle la vie, encore plus belle", nous serons les seuls à avoir trois séries quotidiennes feuilletonnantes", se réjouissait Claire Basini, directrice générale adjointe en charge des activités BtoC du groupe TF1, auprès de puremédias.com en janvier dernier. Diffuseur (et producteur via sa filiale Newen Studios) de "Demain nous appartient", "Ici tout commence" et désormais de "Plus belle la vie, encore plus belle", le groupe audiovisuel privé a créé une exception télévisuelle. Mais qui dit 3 feuilletons quotidiens, dit 3 fois plus d'intrigues à imaginer pour les pools d'auteurs qui travaillent sur "DNA", "ITC" et "PBLV" comme les surnomment leurs fans. Pour éviter que Mirta Torres, Thomas Marci et les autres marchent sur les plates bandes d'Emmanuel Teyssier, Rose Latour & co, le groupe a décidé de "positionner différemment" ses trois séries.
"Pour le moment, ce n'est pas arrivé", répond Stéphanie Brémond, DGA Feuilletons et séries longues Newen France, en charge notamment de la coordination entre les trois feuilletons lorsqu'on lui demande si des intrigues similaires aux deux autres feuilletons ont déjà pu apparaître dans les premiers scripts de 'Plus belle la vie". "Ce n'est pas arrivé parce que nous avons positionné nos feuilletons différemment. Honnêtement, en termes d'arches narratives, on n'a jamais eu cette problématique pour le moment".
"Nos trois feuilletons ont un positionnement différent", surenchérit Anne Didier, directrice artistique de la fiction française de TF1. "Les intrigues de 'Ici tout commence' se distinguent de celles de 'Demain nous appartient" et 'Plus belle la vie' car on suit le quotidien d'une école hôtelière. Pour 'Plus belle la vie', on a choisi de rester sur les fondamentaux de la marque c'est-à-dire la proximité. On va rester dans le polar aussi mais avec un positionnement différent de ce qui est fait sur "Demain nous appartient"".
Comment ? "Dans 'Plus belle la vie', on est dans une vie de quartier, ce qu'il n'y a pas dans 'Demain nous appartient'", explique-t-elle. Dans 'Demain nous appartient', on suit des gens qui se connaissent mais fondamentalement ce sont des vies de familles que l'on regarde. Ce qui unit les personnages dans "Plus belle la vie", c'est qu'ils habitent dans le même quartier. Les intrigues policières sont teintées de cette vie de quartier et donc de cette proximité. On reste toujours dans un regard sociétal, avec des personnages, des histoires qui ressemblent à la vraie vie".
Côté écriture, pas de changement, "Plus belle la vie" utilise les mêmes ressorts que ses confrères. "Les méthodes sont les mêmes. Pour chaque feuilleton, nous avons un directeur de collection, un directeur d'arche, un directeur de séquenciers, de dialogues et des pool d'auteurs (25 à 30 à l'année)", indique Stéphanie Brémond. "Sur 'Plus belle la vie" on a et c'est une première sur un feuilleton, une productrice femme et une directrice de collection femme. C'est une fierté personnelle".
Face à la cadence de production imposée par une quotidienne – "1 épisode par jour à délivrer donc il faut écrire 1 épisode par jour" – les directeurs de collection "se parlent", précise Stéphanie Brémond avant d'ajouter : "Les feuilletons c'est un petit monde. Ils se connaissent tous". De là à imaginer des passerelles entre les trois séries ? "Ce n'est pas prévu pour le moment", répond-t-on chez TF1 .