La famille se plaint d'un "préjudice médiatique". Plusieurs mois après la condamnation à 25 ans de réclusion de Jonathann Daval pour le meurtre de son ancienne épouse Alexia en 2017, la cour d'assises de Vesoul étudiait aujourd'hui la demande d'indemnité de la famille de la victime. Les parents d'Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, ont notamment réclamé 370.000 euros pour préjudices d'affection et économique.
Selon des propos rapportés par "L'Est Républicain", lors de l'audience, l'avocat des parents d'Alexia, maître Portejoie, a évoqué un "préjudice médiatique". "Chaque diffusion à la télévision, c'est un coup de poignard supplémentaire, un traumatisme supplémentaire (...) Encore aujourd'hui, dans la rue, les gens se retournent et chuchotent en les voyant", a-t-il déclaré, estimant qu'Isabelle et Jean-Pierre Fouillot "ne sont pas responsables de la médiatisation".
Selon le conseil, cette médiatisation est de la responsabilité de Jonathann Daval, qui avait témoigné devant les caméras de la disparition d'Alexia et s'était écroulé devant le cercueil. "S'il n'avait pas joué les maris éplorés, jamais il n'y aurait eu une telle médiatisation (...) Il a tendu la main aux médias et a nourri les médias de ses mensonges.. Mes clients ont donné leur version des faits car ils étaient mis en cause publiquement par les médias. C'était pour donner leur vérité qu'ils ont parlé, car ils ont été bafoués", a expliqué l'avocat.
Des propos qui ont irrité maître Randall Schwerdorffer, qui défend Jonathann Daval avec maître Ornella Spatafora. En citant les deux épisodes de la série Daval sur BFMTV, il a vivement critiqué le plaidoyer de son confrère maître Portejoie. "Nous tous ici, nous y avons participé. On ne nous a pas forcés. Je ne vais pas me plaindre qu'on m'y ait vu, car je l'ai souhaité. Ce n'était pas pour défendre quoi que ce soit. C'est pour parler de l'affaire", a-t-il commencé au sujet du film de la chaîne d'information.
"Les Fouillot faisaient des conférences de presse deux fois par jour, personne ne les a forcés. Un autre choix aurait été de se taire. Personne ne les a obligé à participer, ça a été un choix", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'ils ne peuvent pas "se prévaloir d'un préjudice de médiatisation de l'affaire", "quand ils y ont autant collaboré". Et d'indiquer : "Ca serait malhonnête de notre part de le faire, tous les intervenants ont accepté, on y a tous collaboré, y compris les parties civiles".