M6 tire les conséquences de l'échec de "Rising Star". Le 25 septembre dernier, pour le lancement du nouveau télé-crochet 2.0, la chaîne avait fixé des tarifs publicitaires très élevés : 60.000 euros hors taxes (avant les remises commerciales d'usage) pour un spot de 30 secondes diffusé lors d'une des trois pages publicitaires qui entrecoupaient la première du programme. Il s'agissait alors des écrans les plus chers de la semaine.
Ces tarifs convenaient pour la première de l'émission qui a enregistré un démarrage très correct devant 3,8 millions de curieux (16,9% de PDA), le plus gros lancement de la chaîne depuis "L'inventeur de l'année" en 2007. Mais les nombreux ratés de la première et les bugs de l'appli permettant de voter, n'ont pas convaincu les téléspectateurs. Dans les semaines qui ont suivi, les audiences se sont effondrées. Jeudi dernier, seuls 2,2 millions de téléspectateurs ont regardé le troisième épisode des auditions en direct du programme produit par Studio 89, soit 42% de baisse en trois semaines.
Du coup, la régie a logiquement adapté ses tarifs publicitaires. Dès jeudi prochain, les annonceurs ne débourseront "que" 40.000 euros hors taxes pour un spot de 30 secondes au milieu de l'émission, indique le site de la régie de la chaîne. Une baisse de 33% qui représente un manque à gagner important pour la chaîne qui ne pourra pas amortir les coûts importants de ce couteux télé-crochet interactif. Mais cette décision est logique puisque M6, comme ses concurrentes, indexe ses tarifs à l'audience de ses émissions.
Ce week-end, dans le Monde, Bibiane Godfroid, directrice générale des programmes de la chaîne, n'a pas caché sa déception face à l'échec du programme. "Je ne vais pas dire que je ne suis pas déçue, mais ce n'est pas une catastrophe, nous prenons des risques" a affirmé la dirigeante en soulignant que les scores de "Rising Star" sont supérieurs à ceux de "la moyenne des audiences du jeudi soir" sur M6.
"Je suis convaincu que les audiences vont remonter. Il faut parfois du temps à une émission pour s'installer. Elle s'améliore, mais il reste encore quelques ajustements à faire" a déclaré
Nicolas de Tavernost, le patron de la chaîne avant de reconnaitre qu'il "aurait dû mettre l'émission sur W9, mais le coût de grille était trop important". Cependant, la direction n'entend pas écourter l'émission et maintient le nombre de prime times prévus.