42% de baisse entre le premier et le troisième numéro. Jeudi soir, "Rising Star", le nouveau télé-crochet événement de M6, acheté à prix d'or, a vu ses audiences s'effondrer. Seuls 2,2 millions de téléspectateurs ont assisté au troisième épisode des auditions en direct du programme produit par Studio 89, soit 9,8% du public, classant la Six quatrième chaîne de France. Des scores en sensible baisse quand, le 25 septembre, le prime de lancement enregistrait un bon démarrage devant 3,8 millions de curieux (16,9% de PDA), permettant à la Six d'enregistrer son plus gros lancement depuis "L'inventeur de l'année" en 2007.
Et si le premier prime de "Rising Star" avait été victime de critiques sur son rythme et de bugs sur son appli, les correctifs rapidement appliqués n'auront pas su maintenir les téléspectateurs. Face à ce constat de baisse, qui devrait s'accroître encore jeudi soir avec le retour de la série française à succès "Profilage" sur TF1, les têtes dirigeantes de M6 sortent du silence. Dans un article que consacrent nos confrères du Monde à la chute des audiences de "Rising Star", Bibiane Godfroid, directrice générale des programmes, et Nicolas de Tavernost, président du directoire de la chaîne, avouent leur déception.
"Je ne vais pas dire que je ne suis pas déçue, mais ce n'est pas une catastrophe, nous prenons des risques" affirme Bibiane Godfroid, qui assure que, "pour l'instant", les scores de "Rising Star" sont supérieurs à ceux de "la moyenne des audiences du jeudi soir" sur M6. De plus, la directrice générale des programmes de la Six revendique fièrement ses "plus d'un million de votants", qui lui permettent d'apprendre "beaucoup sur l'interactivité", également utilisée dans le quiz "Qu'est-ce que je sais vraiment ?", bientôt de retour.
Nicolas de Tavernost, lui aussi, tente de sauver la face. "Je suis convaincu que les audiences vont remonter. Il faut parfois du temps à une émission pour s'installer. Elle s'améliore, mais il reste encore quelques ajustements à faire" déclare-t-il au Monde, assurant que les annonceurs - qui ont dû débourser jusqu'à 60.000 euros H.T. (avant les remises commerciales d'usage) pour 30 secondes de pub sur le premier prime - "sont contents", grâce au succès sur les cibles jeunes. Mais ces scores sur les 15-24 ans sont source d'un constat pour le président du directoire de M6 : le programme avait peut-être plus sa place sur la petite soeur du groupe.
"On aurait dû mettre l'émission sur W9, mais le coût de grille était trop important" avoue-t-il, parlant de "Rising Star" comme d'"un programme très segmentant". Et la chute importante ne décourage pas Nicolas de Tavernost. "On continue à se battre mais Rising Star n'est pas un accident industriel" répète-t-il. Reste qu'en interne, certains salariés repris par Le Monde s'inquiètent de cet échec sur un programme si coûteux (600.000 euros par soir). "Rising Star, c'est un peu l'annonce d'une catastrophe annoncée : le jury est défaillant, les animateurs absents..." regrette-t-on en interne.