C'est un des programmes phares de NRJ 12. Le magazine "Tellement vrai", présenté par Mathieu Delormeau et diffusé le dimanche soir en prime-time - puis plusieurs fois rediffusé dans la journée, en semaine, notamment sous la forme d'une quotidienne, propose des sujets de société. Cette semaine par exemple, une "enquête" sur les belles-mères.
NRJ 12 n'ayant pas de rédaction, les reportages de cette émission sont réalisés par des sociétés de production (Tony Comiti, Réservoir Prod, Spica, etc.). Pour donner une ligne éditoriale commune à tous les journalistes qui fabriquent les sujets de "Tellement Vrai", NRJ 12 a édité une "charte éditoriale" écrite adressée aux sociétés extérieures avec qui elle collabore. Une démarche pratiquée par toutes les chaînes qui diffusent ce genre de magazine ("100% Mag" de M6 ou "90' Enquêtes" de TMC). Le site Arrêt sur images a mis la main sur ce document et en a révélé les grandes lignes.
La chaîne débute en rappelant que l'émission "est avant tout des histoires touchantes, concernantes avec (mais uniquement lorsque le thème s'y prête), un témoin drôle pour apporter un second degré plus décalé. Il faut de l'émotion, du rire et des enjeux qui donnent envie de rester". Jusqu'ici rien de bien surprenant, NRJ 12 précise que bien-sûr, les gogos, les travestis et les transexuels sont les bienvenus mais elle met en garde : "on a tendance à en mettre à toutes les sauces. Gardez en tête qu'il faut qu'on puisse s'identifier".
Pour garantir l'identification, la chaîne a un critère rédhibitoire : le physique des témoins qui ne doivent pas être "moches". En effet, ceux-ci sont choisis pour "qu'on (ait) envie de regarder, qui nous ressemblent (...) qui sont plus beaux que nous". Contactée par @si, une réalisatrice qui a signé des sujets pour "Tellement vrai" avoue s'être fait retoquer des candidats "pas assez beaux".
Mais le physique ne fait pas tout. Les "persos", comme on dit dans le jargon, doivent avoir une histoire à raconter. Et pour cela il faut un "enjeu", ils doivent ainsi vivre quelque chose pendant le sujet susceptible de les faire changer. "Même si le témoin est bon et s'il ne se passe rien, on s'ennuie, écrit la chaîne. Il faut poser pour chacun un enjeu assez fort pour qu'on ait envie de rester. La simple organisation d'une soirée n'est pas suffisante. Il faut quelque chose qui touche le témoin mais aussi le téléspectateur. Il doit pouvoir projeter ses émotions sur celles du témoin. On doit avoir des enjeux du type : trouver l'amour, combattre une maladie, espérer un bébé, se réconcilier avec un proche."
La réalisatrice, interrogée par @si, avoue alors ne pas hésiter à mettre en scène des enjeux, en filmant des évènements qui se sont déjà produits dans le passé. Elle cite l'exemple d'un jeune atteint d'une maladie de peau à qui elle refait faire, face caméra, ses recherches de médecins spécialisés. "Le red chef lui a demandé d'arrêter son traitement pour pouvoir se présenter comme n'ayant pas encore trouvé le médicament pouvant le soigner", explique-t-elle. Contactée par @si, la chaîne a nié toute mise en scène et a expliqué travailler comme toutes les autres chaînes ayant recours à ce genre de magazines sociétaux.